CANCIÓN
Si mi mantilla
enmarcase
Esos ojos gris de
lino,
Si ese tobillo
estrechase
En mi zapatito
fino,
Si yo tus
gracias tuviese,
Tu dorada
cabellera,
Que en doble
trenza cayese
Hasta mis
caderas.
Si yo tuviera,
¡oh, mi amada!,
En mi blusa
blanca y pura,
Tu rubia piel
irisada
De espejeante
espuma,
Y esa cosa embriagadora,
De tus dones el
más bello,
Sobre el cual el
Amor posa
Sus labios… ¡no
lo nombremos!
En fin, si yo
pareciera
Hecha para
legislar,
Si yo, mi
Paulita, fuera
Como tú, digna
de admirar,
Una reina ser
querría,
Altiva cual pavo
real,
¡Y qué difícil
sería
Sólo mi guante
besar!
Mas como ésas
ser no quiero
Que, frías a
medias, ya ves,
Son implacables
primero,
Para apiadarse
después.
Una tigre yo
sería,
Que todo amor
desacata,
Mis garras
ocultaría
En la seda de mi
pata.
A las almas
impondría
Mil tormentos
sin consuelo,
Y a las damas
vengaría
De tanto amante
bribonzuelo.
Y bajo abanico
que ampara
Dos bellos ojos
traidores,
Me les reiría en
la cara
De tantos
llantos y ardores,
Y me pasaría la
vida
Dejándolos
desolados,
Y tan bonita
sería
Que me amarían
forzados.
Y si un día me
viniese
Alguna gana de
amar,
Cómo dudar que
eligiese
Al que oyera
declarar:
“Si como tú yo
estuviera
Hecha para
legislar,
Sería, sí, tan
coqueta
Como tú, ¡e
incluso más!”.
¡Ámame, Paulita,
vamos,
Mi tesoro, mi
cristal!
Tú, coqueta,
¿amar a un vano?
¡Es amarte y volverte a amar!
CHANSON
Si j’avais
sous ma mantille
Cet œil gris
de lin,
Cette
gracieuse cheville
Dans mon
svelte brodequin,
Si j’avais ta
morbidezze,
Tes cheveux
dorés
Retombant en
double tresse
Jusque sur mes
reins cambrés!
Si j’avais, ô
ma pensée!
Dans mon corset
blanc,
Ta blonde
épaule irisée
D’un duvet
étincelant,
Et cette
enivrante chose,
Et ton plus
beau don,
Sur laquelle
l’Amour pose
Ses lèvres...
et pas de nom !
Enfin si je
semblais faite
Pour donner la
loi,
Si j’étais, ô
ma Paulette,
Aussi charmante
que toi,
Je voudrais
être une Reine
Fière comme un
paon,
Dont on aurait
grande peine
À baiser le
bout du gant!
Je ne serais
pas de celles,
Froides à
moitié,
Qui d’abord
font les cruelles,
Et puis après
ont pitié.
Je serais une
tigresse
Rebelle aux
amours,
Cachant la
griffe traîtresse
Dans ma patte
de velours.
Je ferais
souffrir aux âmes
Mille bons
tourments,
Et je
vengerais les femmes
De tous leurs
fripons d’amants!
Et sous
l’éventail qui cache
Deux beaux
yeux menteurs,
Je rirais sur
leur moustache
De leur flamme
et de leurs pleurs,
Et je
passerais ma vie
À les désoler
Et je serais
si jolie
Qu’il leur
faudrait bien m’aimer!
Et puis, si
d’aimer l’envie
Un jour me
prenait,
Je n’aurais de
fantaisie
Que pour celui
qui dirait :
« Si comme toi
j’étais faite
Pour donner la
loi,
Je serais une
coquette
Plus coquette
encor que toi ! »
Aime-moi donc,
ma Paulette,
Ô mon blond
trésor!
Aimer un fat ? toi, coquette !
C’est
comme t’aimer encor !