LA DURMIENTE
¿Mi amiga está
quemando secretos de su vida,
alma con dulce máscara que oliese alguna flor?
¿Con que fútil materia tan ingenuo calor
logra esta irradiación de una mujer dormida?
Soplo, ensueños, silencio, calma nunca vencida...
alma con dulce máscara que oliese alguna flor?
¿Con que fútil materia tan ingenuo calor
logra esta irradiación de una mujer dormida?
Soplo, ensueños, silencio, calma nunca vencida...
Eres, oh paz,
quien triunfa, más fuerte que el dolor,
cuando la onda grave del sueño y su candor
conspiran sobre el torso de la que así me olvida.
Oh durmiente con oros de sombra y dejadez,
cuando la onda grave del sueño y su candor
conspiran sobre el torso de la que así me olvida.
Oh durmiente con oros de sombra y dejadez,
tu temible
sosiego te tiende tan aguda
—junto a un racimo larga cierva con languidez—
que, pese al alma errante por infernales puertos,
—junto a un racimo larga cierva con languidez—
que, pese al alma errante por infernales puertos,
tu forma
—vientre puro que un brazo no desnuda—
vela. Tu forma vela. ¡Y mis ojos, abiertos!
vela. Tu forma vela. ¡Y mis ojos, abiertos!
Traducción de JORGE GUILLÉN
LA DORMEUSE
Quels secrets dans son cœur brûle ma jeune amie,
Âme par le doux masque aspirant une fleur ?
De quels vains aliments sa naïve chaleur
Fait ce rayonnement d’une femme endormie ?
Souffle, songes, silence, invincible accalmie,
Âme par le doux masque aspirant une fleur ?
De quels vains aliments sa naïve chaleur
Fait ce rayonnement d’une femme endormie ?
Souffle, songes, silence, invincible accalmie,
Tu triomphes, ô paix plus puissante qu’un pleur,
Quand de ce plein sommeil l’onde grave et l’ampleur
Conspirent sur le sein d’une telle ennemie.
Dormeuse, amas doré d’ombres et d’abandons,
Quand de ce plein sommeil l’onde grave et l’ampleur
Conspirent sur le sein d’une telle ennemie.
Dormeuse, amas doré d’ombres et d’abandons,
Ton repos redoutable est chargé de tels dons,
Ô biche avec langueur longue auprès d’une grappe,
Que malgré l’âme absente, occupée aux enfers,
Ô biche avec langueur longue auprès d’une grappe,
Que malgré l’âme absente, occupée aux enfers,
Ta forme au ventre pur qu’un bras fluide drape,
Veille ; ta forme veille, et mes yeux sont ouverts.
Veille ; ta forme veille, et mes yeux sont ouverts.