ANGOISSE
Je ne viens pas ce soir vaincre ton
corps, ô bête
En qui vont les péchés d'un peuple, ni
creuser
Dans tes cheveux impurs une triste
tempête
Sous l'incurable ennui que verse mon
baiser :
Je demande à ton lit le lourd sommeil
sans songes
Planant sous les rideaux inconnus du
remords,
Et que tu peux goûter après tes noirs
mensonges,
Toi qui sur le néant en sais plus que
les morts.
Car le Vice, rongeant ma native noblesse
M'a comme toi marqué de sa stérilité,
Mais tandis que ton sein de pierre est
habité
Par un coeur que la dent d'aucun crime
ne blesse,
Je fuis, pâle, défait, hanté par mon
linceul,
Ayant peur de mourir lorsque je couche
seul.
ANGUSTIA
ESTA noche no vengo a vencer tu cuerpo, oh bestia
En la que se juntan los pecados de un pueblo,
Ni a surcar en tu impuro pelo una triste borrasca
Bajo el hastío incurable que vierte mi beso:
A tu lecho le pido dormir hondo y sin sueños
Cerniéndose bajo el dosel de los remordimientos
Que puedes saborear tras tus negras mentiras.
Tú, que sobre la nada sabes más que los muertos.
Porque el Vicio, que roe mi natural nobleza,
Me ha como a ti marcado con su esterilidad,
Pero mientras que tú guardas en tu seno de piedra
Un corazón que el diente de ningún crimen hiere.
Yo huyo, pálido, exhausto, viendo en todo un sudario,
Y temiendo morir cuando me acuesto solo.
Traducción de FEDERICO GORBEA.