sábado, 2 de abril de 2022

Germain Nouveau y Luis Antonio de Villena: Soneto de verano

SONNET D’ÉTÉ

 

Nous habiterons un discret boudoir,

Toujours saturé d'une odeur divine,

Ne laissant entrer, comme on le devine,

Qu'un jour faible et doux ressemblant au soir.

 

Une blonde frêle en mignon peignoir

Tirera des sons d'une mandoline,

Et les blancs rideaux tout en mousseline

Seront réfléchis par un grand miroir.

 

Quand nous aurons faim, pour toute cuisine

Nous grignoterons des fruits de la Chine,

Et nous ne boirons que dans du vermeil ;

 

Pour nous endormir, ainsi que des chattes

Nous nous étendrons sur de fraîches nattes ;

Nous oublierons tout, — même le soleil !

GERMAIN NOUVEAU

 

SONETO DE VERANO

 

Viviremos en un tocador discreto,

Colmado siempre de un delicioso aroma,

Que, como comprenderás, dejará sólo entrar

Una luz tenue y semejante a la noche.

 

Una rubia terna, en peinador coqueto,

Arrancará los sones de una mandolina,

Y las blancas cortinas de buena muselina

Se reflejarán en un gran espejo.

 

Cuando tengas hambre, por todo alimento

Roeremos unos frutos de la China,

Y no beberemos sino en plata dorada.

 

Para dormirnos igual que las gatas,

Nos tenderemos sobre frescas esteras,

Y de todo nos olvidaremos —¡hasta del sol!

Versión de LUIS ANTONIO DE VILLENA