DANS LE CYLINDRE
DES TRIBULATIONS
Que
le monde m’entraîne et j’aurai des souvenirs.
Trente
filles au corps opaque, trente filles divinisées par l’imagination,
s’approchent de l’homme qui repose dans la petite vallée de la folie.
L’homme
en question joue avec ferveur. Il joue contre lui-même et gagne. Les trente
filles en ont vite assez. Les caresses du jeu ne sont pas celles de l’amour et
le spectacle n’en est pas aussi charmant, séduisant et agréable.
Je
parle de trente filles au corps opaque et d’un joueur heureux. Il y a aussi,
dans une ville de laine et de plumes, un oiseau sur le dos d’un mouton. Le
mouton, dans les fables, mène l’oiseau en paradis.
Il
y a aussi les siècles personnifiés, la grandeur des siècles présents, le
vertige des années défendues et des fruits perdus.
Que
les souvenirs m’entraînent et j’aurai des yeux ronds comme le monde.
Mourir de ne pas mourir (1924).
Treinta muchachas de cuerpo opaco, treinta muchachas
divinizadas por la imaginación, se acercan del hombre que descansa en el
pequeño valle de la locura.
El hombre en cuestión apuesta con fervor. Apuesta contra
él mismo y gana. Las treinta muchachas pronto están hartas. Las caricias del
juego no son las del amor y el espectáculo está lejos de ser tan encantador,
seductor y agradable.
Hablo de treinta muchachas de cuerpo opaco y de un
jugador con suerte. Hay también, en una ciudad de lana y plumas, un pájaro en
el lomo de un cordero. El cordero, en las fábulas, conduce al pájaro al
paraíso.
Hay también los siglos personificados, la grandeza
de los siglos presentes, el vértigo de los años prohibidos y de los frutos
perdidos.
Que los recuerdos me arrastren y tendré ojos
redondos como el mundo.