domingo, 10 de mayo de 2009

Émile Verhaeren y Díez Canedo 4


Soir religieux (IV)

Le déclin du soleil étend, jusqu'aux lointains,
Son silence et sa paix comme un pâle cilice ;
Les choses sont d'aspect méticuleux et lisse
Et se détaillent clair sur des fonds byzantins.

L'averse a sabré l'air de ses lames de grêle,
Et voici que le ciel luit comme un parvis bleu,
Et que c'est l'heure où meurt à l'occident le feu,
Où l'argent de la nuit à l'or du jour se mêle.

A l'horizon, plus rien ne passe, si ce n'est
Une allée infinie et géante de chênes,
Se prolongeant au loin jusqu'aux fermes prochaines.
Le long des champs en friche et des coins de genêt.

Ces arbres vont - ainsi des moines mortuaires
Qui s'en iraient, le cœur assombri par les soirs,
Comme jadis partaient les longs pénitents noirs
Pèleriner, là-bas, vers d'anciens sanctuaires.

Et la route d'amont toute large s'ouvrant
Sur le couchant rougi comme un plant de pivoines,
A voir ces arbres nus, à voir passer ces moines,
On dirait qu'ils s'en vont ce soir, en double rang,

Vers leur Dieu dont l'azur d'étoiles s'ensemence ;
Et les astres, brillant là-haut sur leur chemin,
Semblent les feux de grands cierges, tenus en main,
Dont on n'aperçoit pas monter la tige immense.



Tarde religiosa (IV)

El sol, al ocultarse, derrama hasta lo lejos
La calma silenciosa, cual pálido cilicio;
Las cosas aparecen adustas y bruñidas
Y firmes se destacan en fondos bizantinos.

Cual pórtico de azul relumbra el firmamento;
La lluvia fuerte el aire rasgó con sus cuchillos
Y en este instante muere la hoguera del ocaso
Que noche y día, plata con oro, ha confundido.

Tan sólo en lontananza, descúbrese un paseo
De encinas gigantescas, oscuro, torvo y rígido,
Que cruza los eriales cubiertos de retamas
Y acaba en donde surgen los próximos cortijos.

Los árboles enormes parecen monjes tétricos
Que marchan, por las tardes, con pecho esombrecido,
Lo mismo que los viejos austeros penitentes
De antiguos santuarios remotos peregrinos.

Ya abriéndose la senda sobre el ocaso rojo,
Cual planta de peonías, en la pendiente, místicos,
Los árboles desnudos, los monjes enlutados,
Parece que en dos filas dirígense contritos

Al Dios que siembra estrellas en el azul del cielo;
Y como vacilantes llamas de inmensos cirios
Cuyos tallos de cera se irguiesen invisibles
En sus puños, los astros brillan sobre el camino.


No hay comentarios:

Publicar un comentario

Nota: solo los miembros de este blog pueden publicar comentarios.