Audio - par VINCENT PLANCHON
Aube
J'ai embrassé l'aube d'été.
Rien ne bougeait encore au front des palais. L'eau était morte. Les camps d'ombre ne quittaient pas la route du bois. J'ai marché, réveillant les haleines vives et tièdes, et les pierreries regardèrent, et les ailes se levèrent sans bruit.
La première entreprise fut, dans le sentier déjà empli de frais et blêmes éclats, une fleur qui me dit son nom.
Je ris au wasserfall blond qui s'échevela à travers les sapins : à la cime argentée je reconnus la déesse.
Alors je levai un à un les voiles. Dans l'allée, en agitant les bras. Par la plaine, où je l'ai dénoncée au coq. A la grand'ville elle fuyait parmi les clochers et les dômes, et courant comme un mendiant sur les quais de marbre, je la chassais.
En haut de la route, près d'un bois de lauriers, je l'ai entourée avec ses voiles amassés, et j'ai senti un peu son immense corps. L'aube et l'enfant tombèrent au bas du bois.
Au réveil il était midi.
ARTHUR RIMBAUD
Aurora
He tenido en mis brazos a la aurora de estío.
En la frente de los palacios nada movíase aún. Muerta el agua. Los campos de sombras no se apartaban del camino del bosque. Anduve, despertando hálitos vivaces y tibios; y miraron las pedrerías, y se levantaron sin rumor las alas.
Fue la empresa inicial, en el sendero ya henchido de frescos y pálidos relumbres, una flor que me dijo su nombre.
Reí a la cascada que se despeina por entre abetos: en la argentada cima reconocí a la diosa.
Entonces, uno por uno, levanté los velos. En la alameda, con agitar de brazos. Por la llanura, en donde la denuncié al gallo. En la ciudad, huía por entre campanarios y cúpulas; y corriendo como por malecones de mármol un mendigo, yo la iba echando.
En lo alto del camino, cerca de un bosque de laureles, pude rodearla con la masa de sus cendales, y algo sentí de su inmenso cuerpo. Aurora y niño cayeron a la profundidad del bosque.
Cuando desperté era el mediodía.
ENRIQUE DÍEZ CANEDO
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