Manuel Mujica Láinez no es sólo uno de los mejores narradores que ha dado la Argentina, fue el poeta de su ciudad natal con su inolvidable Canto a Buenos Aires, y un traductor ejemplar de Skakespeare, John Keats, William Butler Yeats, Molière, Racine, Sully Prudhomme, Mallarmé...
Entre todas esas páginas, su traducción de la Phèdre de Racine se destaca por la tersura y la nobleza de la lengua: un castellano cristalino digno del prístino francés de Jean Racine.
Entre todas esas páginas, su traducción de la Phèdre de Racine se destaca por la tersura y la nobleza de la lengua: un castellano cristalino digno del prístino francés de Jean Racine.
PHÈDRE, de Jean Racine. Acte II, scène V
Personnages: Phèdre, Hippolyte, Œnone
Phèdre, à Œnone.
Le voici: vers mon cœur tout mon sang se retire.
J'oublie, en le voyant, ce que je viens lui dire.
Œnone.
Souvenez-vous d'un fils qui n'espère qu'en vous.
Phèdre.
On dit qu'un prompt départ vous éloigne de nous,
Seigneur. A vos douleurs je viens joindre mes larmes;
Je vous viens pour un fils expliquer mes alarmes.
Mon fils n'a plus de père; et le jour n'est pas loin
Qui de ma mort encor doit le rendre témoin.
Déjà mille ennemis attaquent son enfance:
Vous seul pouvez contre eux embrasser sa défense.
Mais un secret remords agite mes esprits:
Je crains d'avoir fermé votre oreille à ses cris.
Je tremble que sur lui votre juste colère
Ne poursuive bientôt une odieuse mère.
Hippolyte.
Madame, je n'ai point des sentiments si bas.
Phèdre.
Quand vous me haïriez, je ne m'en plaindrais pas,
Seigneur: vous m'avez vue attachée à vous nuire;
Dans le fond de mon cœur vous ne pouviez pas lire.
A votre inimitié j'ai pris soin de m'offrir:
Aux bords que j'habitais je n'ai pu vous souffrir;
En public, en secret, contre vous déclarée,
J'ai voulu par des mers en être séparée;
J'ai même défendu, par une expresse loi,
Qu'on osât prononcer votre nom devant moi.
Si pourtant à l'offense on mesure la peine,
Si la haine peut seule attirer votre haine,
Jamais femme ne fut plus digne de pitié,
Et moins digne, seigneur, de votre inimitié.
Hippolyte.
Des droits de ses enfants une mère jalouse
Pardonne rarement au fils d'une autre épouse;
Madame, je le sais; Les soupcons importuns
Sont d'un second hymen les fruits les plus communs.
Tout autre aurait pour moi pris les mêmes ombrages.
Et j'en aurais peut-être essuyé plus d'outrages.
Phèdre.
Ah! seigneur! que le ciel, j'ose ici l'attester
De cette loi commune a voulu m'excepter!
Qu'un soin bien différent me trouble et me dévore!
Hippolyte.
Madame, il n'est pas temps de vous troubler encore:
Peut-être votre époux voit encore le jour.
Le ciel peut à nos pleurs accorder son retour.
Neptune le protège, et ce dieu tutélaire
Ne sera pas en vain imploré par mon père.
Phèdre.
On ne voit point deux fois le rivage des morts,
Seigneur; puisque Thésée a vu les sombres bords,
En vain vous espérez qu'un dieu vous le renvoie;
Et l'avare Achéron ne lâche point sa proie.
Que dis-je? Il n'est point mort, puisqu'il respire en vous.
Toujours devant mes yeux je crois voir mon époux:
Je le vois, je lui parle; et mon cœur... je m'égare,
Seigneur; ma folle ardeur malgré moi se déclare.
Hippolyte.
Je vois de votre amour l'effet prodigieux:
Tout mort qu'il est, Thésée est présent à vos yeux;
Toujours de son amour votre âme est embrasée.
Phèdre.
Oui, prince, je languis, je brûle pour Thésée:
Je l'aime, non point tel que l'ont vu les enfers,
Volage adorateur de mille objets divers,
Qui va du dieu des morts déshonorer la couche;
Mais fidèle, mais fier, et même un peu farouche,
Charmant, jeune, traînant tous les cœurs après soi,
Tel qu'on dépeint nos dieux, ou tel que je vous voi.
Il avait votre port, vos yeux, votre langage;
Cette noble pudeur colorait son visage,
Lorsque de notre Crète il traversa les flots,
Digne sujet des vœux des filles de Minos.
Que faisiez-vous alors? Pourquoi, sans Hippolyte,
Des héros de la Grèce assembla-t-il l'élite?
Pourquoi, trop jeune encor, ne pûtes-vous alors
Entrer dans le vaisseau qui le mit sur nos bords?
Par vous aurait péri le monstre de la Crète,
Malgré tous les détours de sa vaste retraite:
Pour en développer l'embarras incertain,
Ma sœur du fil fatal eût armé votre main.
Mais non: dans ce dessein je l'aurais devancée;
L'amour m'en eût d'abord inspiré la pensée;
C'est moi, prince, c'est moi, dont l'utile secours
Vous eût du labyrinthe enseigné les détours:
Que de soins m'eût coûtés cette tête charmante!
Un fil n'eût point assez rassuré votre amante:
Compagne du péril qu'il vous fallait chercher,
Moi-même devant vous j'aurais voulu marcher;
Et Phèdre au labyrinthe avec vous descendue
Se serait avec vous retrouvée ou perdue.
Hippolyte.
Dieux! qu'est-ce que j'entends? Madame, oubliez-vous
Que Thésée est mon père, et qu'il est votre époux?
Phèdre.
Et sur quoi jugez-vous que j'en perds la mémoire,
Prince? Aurais-je perdu tout le soin de ma gloire?
Hippolyte.
Madame, pardonnez; j'avoue, en rougissant,
Que j'accusais à tort un discours innocent.
Ma honte ne peut plus soutenir votre vue;
Et je vais...
Phèdre.
Ah! cruel! tu m'as trop entendue!
Je t'en ai dit assez pour te tirer d'erreur.
Eh bien! connais donc Phèdre et toute sa fureur:
J'aime. Ne pense pas qu'au moment que je t'aime,
Innocente à mes yeux, je m'approuve moi-même,
Ni que du fol amour qui trouble ma raison,
Ma lâche complaisance ait nourri le poison;
Objet infortuné des vengeances célestes,
Je m'abhorre encor plus que tu ne me détestes.
Les dieux m'en sont témoins, ces dieux qui dans mon flanc
Ont allumé le feu fatal à tout mon sang;
Ces dieux qui se sont fait une gloire cruelle
De séduire le cœur d'une faible mortelle.
Toi-même en ton esprit rappelle le passé:
C'est peu de t'avoir fui, cruel, je t'ai chassé;
J'ai voulu te paraître odieuse, inhumaine;
Pour mieux te résister, j'ai recherché ta haine.
De quoi m'ont profité mes inutiles soins?
Tu me haïssais plus, je ne t'aimais pas moins;
Tes malheurs te prêtaient encor de nouveaux charmes.
J'ai langui, j'ai séché dans les feux, dans les larmes:
Il suffit de tes yeux pour t'en persuader,
Si tes yeux un moment pouvaient me regarder.
Que dis-je? Cet aveu que je te viens de faire,
Cet aveu si honteux, le crois-tu volontaire?
Tremblante pour un fils que je n'osais trahir,
Je te venais prier de ne le point haïr:
Faibles projets d'un cœur trop plein de ce qu'il aime!
Hélas! je ne t'ai pu parler que de toi-même!
Venge-toi, punis-moi d'un odieux amour:
Digne fils du héros qui t'a donné le jour,
Délivre l'univers d'un monstre qui t'irrite.
La veuve de Thésée ose aimer Hippolyte!
Crois-moi, ce monstre affreux ne doit point t'échapper;
Voilà mon cœur: c'est là que ta main doit frapper.
Impatient déjà d'expier son offense,
Au-devant de ton bras je le sens qui s'avance.
Frappe: ou si tu le crois indigne de tes coups,
Si ta haine m'envie un supplice si doux,
Ou si d'un sang trop vil ta main serait trempée,
Au défaut de ton bras prete-moi ton épée;
Donne !
Œnone.
Que faites-vous, madame! Justes dieux!
Mais on vient: évitez des témoins odieux.
Venez, rentrez, fuyez une honte certaine.
Fedra. Acto II, escena V.
Fedra, Hipólito, Enona.
Fedra.
Hacia mi corazón mi sangre se retira.
Hele aquí. Olvido ya lo que vine a decirle.
Enona.
Acordaos de un hijo que sólo en vos espera.
Fedra.
Dicen, señor, que en breve de aquí os alejaréis.
A vuestras amarguras vengo a sumar mis lágrimas.
Vengo, en favor de un hijo, mi inquietud a explicaros.
Mi hijo perdió a su padre y el día no está lejos
Que también de mi muerte deba hacerlo testigo.
Ya miles de enemigos atacan a su infancia;
Tan sólo vos podéis asumir su defensa.
Pero un remordimiento secreto me perturba.
Tiemblo de haber cerrado vuestro oído a sus quejas.
Tiemblo de que sobre él vuestro justo rencor
A una madre execrable persiga prestamente.
Hipólito.
Señora, yo no tengo tan bajos sentimientos.
Fedra.
No me lamentaría aunque me detestarais,
Señor, vos me habéis visto consagrada a dañaros,
Mas en mi corazón no podíais leer.
A vuestra enemistad me ocupé de ofrecerme.
Allí donde habitaba soportaros no pude.
En público, en secreto, contra vos decidida,
Quise que a vos y a mí nos separase el mar.
Hasta llegué a prohibir, por una ley expresa,
Que osaran pronunciar ante mí vuestro nombre.
Empero, si en la ofensa se mide la sanción,
Si el odio sólo puede vuestro odio atraer,
Jamás hubo mujer más digna de piedad
Y también menos digna de que la aborrecierais.
Hipólito.
Una madre celosa del bien de sus pequeños
Al hijo de otra esposa perdona raramente.
Señora, yo lo sé. La importuna sospecha
Es el fruto común de un segundo himeneo.
Otra cualquiera hubiese sentido igual zozobra
Y yo hubiera sufrido más ultrajes tal vez.
Fedra.
¡Ay, Señor, ante vos me atrevo a atestiguarlo,
el Cielo, de esa ley ha querido exceptuarme!
¡Qué desazón distinta me turba y me devora!
Hipólito.
Señora, no es aún la ocasión de turbaros.
Vuestro esposo quizás ve aún la luz del día;
El Cielo a nuestras lágrimas puede otorgar su vuelta.
Lo protege Neptuno, y ese Dios tutelar
No será estérilmente por mi padre implorado.
Fedra.
No se ve la ribera de los muertos dos veces,
Señor. Y si Teseo vio las sombrías márgenes,
Vanamente esperáis que un Dios os lo devuelva.
No se arranca la presa del avaro Aqueronte.
¿Qué digo? No murió, puesto que en vos respira.
Ante mis ojos, siempre creo ver a mi esposo.
Yo lo veo... le hablo... mi corazón... me pierdo,
Señor, mi pasión loca pese a mí se declara.
Hipólito.
Veo de vuestro amor el prodigioso efecto.
Aunque muerto, Teseo se presenta ante vos;
Vuestra alma por su amor sigue siempre encendida.
Fedra.
Sí, languidezco y ardo, Príncipe, por Teseo.
Lo amo, mas no tal cual los infiernos lo han visto,
Adorador versatil de mil enamoradas,
Que del Dios de los muertos va a deshonrar el tálamo,
Sino fiel, orgulloso y hasta un poco bravío,
Joven, encantador, dueño de corazones,
Como a los dioses pintan o como os veo a vos.
Tenía vuestro porte, vuestro hablar, vuestros ojos,
Vuestro noble pudor coloreaba sus rasgos,
Cuando de nuestra Creta cruzó los oleajes,
Digno de ser amado por las hijas de Minos.
¿Qué hacíais vos entonces? ¿Y por qué, sin Hipólito,
a la flor convocó de los héroes de Grecia?
¿Por qué, en exceso joven, entonces no pudisteis
entrar en el navío que lo dejó en mis playas?
Hubierais dado muerte vos al monstruo de Creta,
Pese a los escondrijos de su vasto refugio.
Para desenredar su camino complejo,
Mi hermana os armaría con el hilo fatal.
Mas no, pues yo la hubiese con tal fin precedido;
El amor me lo hubiera sugerido en seguida.
Soy, Príncipe, yo, la que debió ayudaros
A aprender los recodos dentro del Laberinto.
¡Cómo hubiera cuidado vuestra dulce cabeza!
Poco sería un hilo para quien os amaba,
Compañera del riesgo que debíais buscar,
Yo, delante de vos hubiera caminado,
Y Fedra, al laberinto descendida con vos,
Habríase con vos encontrado o perdido.
Hipólito.
¡Oh Dioses! Pero ¿qué oigo? ¿Qué, Señora! ¿olvidáis
Que Teseo es mi padre y además vuestro esposo?
Fedra.
¿Y sobre qué juzgáis que yo no lo recuerdo,
Príncipe? ¿Ya mi honor dejó de preocuparme?
Hipólito.
Señora, perdonad. Confieso, confundido,
Que acusé por error a un discurso inocente.
Mi vergüenza no puede prolongar el miraros
Y voy ...
Fedra.
¡Ah, no, cruel, demasiado entendiste!
Demasiado te dije, para que te equivoques.
Conoce, pues, a Fedra y a su amor delirante.
Amo, pero no pienses que mientras que te amo,
Sin culpa ante mis ojos, me apruebo yo a mí misma.
Ni que del amor loco que turba mi razón,
Mi complacencia vil alimentó el veneno.
Objeto infortunado de celestes venganzas,
Me aborrezo yo más de lo que me detestas.
Los Dioses lo atestiguan, los Dioses que en mi entraña
Encendieron el fuego fatal para mi estirpe;
Los Dioses engreídos por el triunfo cruel
De haber desorientado a una pobre mortal.
Evoca tú al pasado, y llámalo a tu espíritu.
Fue poco huir de ti, cruel, yo te expulsé.
Odiosa, quise yo parecerte, inhumana,
Y para resistirte, solicité tu odio.
¿Y de qué me sirvieron mis esfuerzos inútiles?
Por más que tú me odiases yo no te amaba menos.
Te daba tu desdicha renovados encantos.
Me extenué, me agosté, en el fuego, en las lágrimas.
Persuadido estarías, tan sólo con mirarme,
Si tus ojos pudieran mirarme fugazmente.
¿Qué hablo? ¿A la confesión que te acabo de hacer
Y que tanto me humilla, voluntaria la crees?
Temblando por un hijo que traicionar no pude,
Venía a suplicarte que no lo detestaras.
Débil plan de una mente que lo que quiere llena,
¡Ay! no conseguí hablarte de más que de ti mismo.
Véngate, pues, de mí, castiga un amor que odias.
Hijo digno del héroe que la vida te dio,
Libera al universo de un monstruo que te irrita.
¡La viuda de Teseo se atreve a amar a Hipólito!
Sí, ese monstruo terrible no te debe escapar.
He aquí mi corazón. Debes herir aquí.
Desesperado ya por expiar su ofensa,
Siento que se adelanta para enfrentar tu brazo.
Hiere. O si lo juzgaras indigno de tus golpes,
Si tu odio me rehusa tan deseable suplicio,
O si con él tu mano sangre vil rezumase,
A falta de tu brazo, concédeme tu espada.
Dame.
Enona.
¿Qué hacéis, Señora, ? ¡Oh, Dioses justicieros!
Pero vienen. Salvaos de testigos odiosos;
Venid, entrad, huid de una vergüenza cierta.
SCENE V
PHAEDRA, HIPPOLYTUS, OENONE
PHAEDRA (to OENONE)
There I see him!
My blood forgets to flow, my tongue to speak
What I am come to say.
OENONE
Think of your son,
How all his hopes depend on you.
PHAEDRA
I hear
You leave us, and in haste. I come to add
My tears to your distress, and for a son
Plead my alarm. No more has he a father,
And at no distant day my son must witness
My death. Already do a thousand foes
Threaten his youth. You only can defend him
But in my secret heart remorse awakes,
And fear lest I have shut your ears against
His cries. I tremble lest your righteous anger
Visit on him ere long the hatred earn'd
By me, his mother.
HIPPOLYTUS
No such base resentment,
Madam, is mine.
PHAEDRA
I could not blame you, Prince,
If you should hate me. I have injured you:
So much you know, but could not read my heart.
T' incur your enmity has been mine aim.
The self-same borders could not hold us both;
In public and in private I declared
Myself your foe, and found no peace till seas
Parted us from each other. I forbade
Your very name to be pronounced before me.
And yet if punishment should be proportion'd
To the offence, if only hatred draws
Your hatred, never woman merited
More pity, less deserved your enmity.
HIPPOLYTUS
A mother jealous of her children's rights
Seldom forgives the offspring of a wife
Who reign'd before her. Harassing suspicions
Are common sequels of a second marriage.
Of me would any other have been jealous
No less than you, perhaps more violent.
PHAEDRA
Ah, Prince, how Heav'n has from the general law
Made me exempt, be that same Heav'n my witness!
Far different is the trouble that devours me!
HIPPOLYTUS
This is no time for self-reproaches, Madam.
It may be that your husband still beholds
The light, and Heav'n may grant him safe return,
In answer to our prayers. His guardian god
Is Neptune, ne'er by him invoked in vain.
PHAEDRA
He who has seen the mansions of the dead
Returns not thence. Since to those gloomy shores
Theseus is gone, 'tis vain to hope that Heav'n
May send him back. Prince, there is no release
From Acheron's greedy maw. And yet, methinks,
He lives, and breathes in you. I see him still
Before me, and to him I seem to speak;
My heart--
Oh! I am mad; do what I will,
I cannot hide my passion.
HIPPOLYTUS
Yes, I see
The strange effects of love. Theseus, tho' dead,
Seems present to your eyes, for in your soul
There burns a constant flame.
PHAEDRA
Ah, yes for Theseus
I languish and I long, not as the Shades
Have seen him, of a thousand different forms
The fickle lover, and of Pluto's bride
The would-be ravisher, but faithful, proud
E'en to a slight disdain, with youthful charms
Attracting every heart, as gods are painted,
Or like yourself. He had your mien, your eyes,
Spoke and could blush like you, when to the isle
Of Crete, my childhood's home, he cross'd the waves,
Worthy to win the love of Minos' daughters.
What were you doing then? Why did he gather
The flow'r of Greece, and leave Hippolytus?
Oh, why were you too young to have embark'd
On board the ship that brought thy sire to Crete?
At your hands would the monster then have perish'd,
Despite the windings of his vast retreat.
To guide your doubtful steps within the maze
My sister would have arm'd you with the clue.
But no, therein would Phaedra have forestall'd her,
Love would have first inspired me with the thought;
And I it would have been whose timely aid
Had taught you all the labyrinth's crooked ways.
What anxious care a life so dear had cost me!
No thread had satisfied your lover's fears:
I would myself have wish'd to lead the way,
And share the peril you were bound to face;
Phaedra with you would have explored the maze,
With you emerged in safety, or have perish'd.
HIPPOLYTUS
Gods! What is this I hear? Have you forgotten
That Theseus is my father and your husband?
PHAEDRA
Why should you fancy I have lost remembrance
Thereof, and am regardless of mine honour?
HIPPOLYTUS
Forgive me, Madam. With a blush I own
That I misconstrued words of innocence.
For very shame I cannot bear your sight
Longer. I go--
PHAEDRA
Ah! cruel Prince, too well
You understood me. I have said enough
To save you from mistake. I love. But think not
That at the moment when I love you most
I do not feel my guilt; no weak compliance
Has fed the poison that infects my brain.
The ill-starr'd object of celestial vengeance,
I am not so detestable to you
As to myself. The gods will bear me witness,
Who have within my veins kindled this fire,
The gods, who take a barbarous delight
In leading a poor mortal's heart astray.
Do you yourself recall to mind the past:
'Twas not enough for me to fly, I chased you
Out of the country, wishing to appear
Inhuman, odious; to resist you better,
I sought to make you hate me. All in vain!
Hating me more I loved you none the less:
New charms were lent to you by your misfortunes.
I have been drown'd in tears, and scorch'd by fire;
Your own eyes might convince you of the truth,
If for one moment you could look at me.
What is't I say? Think you this vile confession
That I have made is what I meant to utter?
Not daring to betray a son for whom
I trembled, 'twas to beg you not to hate him
I came. Weak purpose of a heart too full
Of love for you to speak of aught besides!
Take your revenge, punish my odious passion;
Prove yourself worthy of your valiant sire,
And rid the world of an offensive monster!
Does Theseus' widow dare to love his son?
The frightful monster! Let her not escape you!
Here is my heart. This is the place to strike.
Already prompt to expiate its guilt,
I feel it leap impatiently to meet
Your arm. Strike home. Or, if it would disgrace you
To steep your hand in such polluted blood,
If that were punishment too mild to slake
Your hatred, lend me then your sword, if not
Your arm. Quick, give't.
OENONE
What, Madam, will you do?
Just gods! But someone comes. Go, fly from shame,
You cannot 'scape if seen by any thus.
Versión en inglés de ROBERT BRUCE BOSWELL
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