jueves, 28 de enero de 2021

Charles Baudelaire y Raúl Gustavo Aguirre: Correspondencias

 

CORRESPONDANCES

 

La Nature est un temple où de vivants piliers

Laissent parfois sortir de confuses paroles ;

L'homme y passe à travers des forêts de symboles

Qui l'observent avec des regards familiers.

 

Comme de longs échos qui de loin se confondent

Dans une ténébreuse et profonde unité,

Vaste comme la nuit et comme la clarté,

Les parfums, les couleurs et les sons se répondent.

 

Il est des parfums frais comme des chairs d'enfants,

Doux comme les hautbois, verts comme les prairies,

- Et d'autres, corrompus, riches et triomphants,

 

Ayant l'expansion des choses infinies,

Comme l'ambre, le musc, le benjoin et l'encens,

Qui chantent les transports de l'esprit et des sens.

 

CHARLES BAUDELAIRE


CORRESPONDENCIAS

 

La Creación es un templo donde vivos pilares

dejan surgir a veces unas voces oscuras;

allí los hombres pasan a través de espesuras

de símbolos que observan con ojos familiares.

 

Como confusos ecos que a lo lejos se ahogan

en una tenebrosa y profunda unidad,

vasta como la noche, como la claridad,

perfumes y colores y sonidos dialogan.

 

Y así hay perfumes frescos como recién nacidos,

verdes como los prados, dulces como el oboe,

y hay otros triunfadores, densos y corrompidos,

 

todos de una expansión infinita movidos,

como el almizcle, el ámbar, el incienso, el aloe,

que cantan los transportes del alma y los sentidos.

 

Traducción de RAÚL GUSTAVO AGUIRRE