martes, 18 de mayo de 2010

Pedro Calderón de la Barca y Damas Hinard




Hipogrifo violento,
que corriste parejas con el viento,
¿dónde, rayo sin llama,
pájaro sin matiz, pez sin escama,
y bruto sin instinto
natural, al confuso laberinto
de esas desnudas peñas
te desbocas, te arrastras y despeñas?


Quédate en este monte,
donde tengan los brutos su Faetonte;
que yo, sin más camino
que el que dan las leyes del destino,
ciega y desesperada,
bajaré la cabeza enmarañada
de este monte eminente
que arruga al sol el ceño de la frente.


Mal, Polonia, recibes
a un extranjero, pues con sangre escribes
su entrada en tus arenas,
y a penas llega, cuando llega apenas.


Bien mi suerte lo dice;
mas ¿donde halló piedad un infelice?


PEDRO CALDERÓN DE LA BARCA



Impétueux hippogriffe,
aussi rapide que le vent, arrête-toi !
Pourquoi, éclair sans flamme,
oiseau sans plumes, poisson sans écailles,
et quadrupède sans instinct naturel,
pourquoi donc t’emporter et t’élancer, le mors aux dents,
au milieu du confus labyrinthe
de ces rochers dépouillés ?


Arrête, te dis-je, arrête-toi sur cette montagne,
où les animaux sauvages auront aussi leur phaéton.
Pour moi je ne veux pas aller plus avant,
et terminant mon voyage
où m’a conduite le destin, désespérée,
je descends les hauteurs escarpées
de ce mont sourcilleux
qui brave le soleil.


Ô Pologne ! ce n’est pas là une attrayante hospitalité
que celle que tu m’offres, puisqu’au moment
où je mets le pied sur ton sol,
tu permets que je le rougisse de mon sang.


Hélas ! mon sort ne me promettait pas d’avantage,
et qui jamais eut pitié d’un malheureux ?


Traducción de JEAN JOSEPH DAMAS HINARD