jueves, 20 de mayo de 2010

El Cantar de Mío Cid y Damas Hinard

http://www.wikio.es


De los sos ojos tan fuerte mientre lorando... Audio


CANTAR DE MÍO CID


Poème du Cid


Pleurant très-fortement de ses yeux,
Il tournait la tête et il les regardait.
Il vit les portes ouvertes et les huis sans cadenas,
Les perchoirs vides, sans fourrures et sans manteaux,
Et sans faucons et sans autours mués.
Mon Cid soupira, car il avait maints grands soucis.
Mon Cid parla bien et avec beaucoup de mesure :
« Grâces te soient rendues, Seigneur Père qui es là-haut !
Voilà ce que m’ont valu mes méchants ennemies ! »
Alors on pense à piquer des deux, alors on lâche les brides.
À la sortie de Bivar, ils eurent la corneille à droite,
Et, en entrant à Burgos, ils l’eurent à gauche.
Mon Cid secoua les épaules et releva la tête :
« Donne-moi l’étrenne, Alvar Fañez ! car nous sommes exilés du pays. »
Mon Cid Ruy Diaz entrait à Burgos.
Il menait en sa compagnie soixante pennons.
Hommes et femmes sortent pour le voir.
Bourgeois et bourgeoises se mettent aux fenêtres.
Pleurant de leurs yeux, tant ils sont affligés,
Tous de leur bouche disaient les mêmes paroles :
« Dieu ! quel bon vassal, s’il avait un bon seigneur ! »
Ils l’inviteraient volontiers ; mais nul n’osait,
Tant du roi don Alphonse était grande la colère.
Avant la nuit à Burgos était arrivée sa charte,
Avec grande précaution et fortement scellée :
« Que, à Mon Cid Ruy Diaz, personne ne lui donnât asile ;
Et que celui qui le lui donnerait sût une vraie parole,
Qu’il perdrait ses biens et, de plus, les yeux du visage,
Et encore, en outre, le corps et l’âme. »
La gent chrétienne était fort affligée.
Ils se cachent de Mon Cid, car ils n’osent lui rien dire.
Le Campéador se dirigea vers son logis.
En arrivant à la porte, il la trouva bien fermée,
Par crainte du roi Alphonse qui l’avait ainsi disposé :
Que, s’il ne la brisait par force, personne ne la lui ouvrît.
Ceux de Mon Cid appellent à grands cris :
Ceux du dedans ne leur voulaient point répondre.
Mon Cid piqua des deux et s’avança vers la porte ;
Il tira le pied de l’étrier, et contre la porte donna un coup.
La porte ne s’ouvrit pas, car elle était bien fermée.
Une petite fille de neuf ans s’arrêta devant ses yeux :
« Déjà, Caméador, en bonne heure vous avez ceint l’épée.
Le roi l’a défendu ; aujourd’hui est arrivée sa charte,
Avec grande précaution et fortement scellée.
Nous n’oserions vous ouvrir, ni vous accueillir pour rien au monde ;
Sans quoi nous perdrions les biens et les maisons,
Et, de plus, les yeux du visage.
Cid, à notre mal vous ne gagneriez rien.
Mais que le Créateur vous protège ainsi que toutes ses Vertus saintes ! »
Ainsi parla la jeune fille, et elle s’en retourna vers sa maison.


Traducción de JEAN JOSEPH DAMAS HINARD



From his eyes so sorely weeping,
he turned his head and was looking at them,
he saw open gates and doors without locks,
empty hangers, without furs or mantles
and without falcons or molted goshawks.
My Cid sighed, for he had many grave concerns,
my Cid spoke well and so measuredly,
-Thanks to you, Lord, Father who are on high,
this my evil enemies have brought upon me.-
There they set spur, there they slacken the reins,
upon exiting Vivar they saw the crow fly on their right,
and upon entering Burgos they saw it on their left.
My Cid shrugged his shoulders and shook his head,
-¡Good news, Álvar Fáñez, for we are banished from this land!-
My Cid Ruy Díaz entered Burgos,
in his company sixty pennons, women and men came out to see him,
burghers, men and women, are at their windows,
weeping from their eyes, they felt such sorrow,
from their mouths all said one thing,
-¡God, what a good vassal, if he had a good lord!-
They would welcome him gladly, but none dared,
King don Alfonso had such terrible anger,
before nightfall, his letter entered Burgos,
with much precaution and heavily sealed,
that no one give lodging to my Cid Ruy Díaz,
and that whosoever might give it to him know verily,
that he would lose his possessions and also the eyes from his face,
and even their bodies and their souls.
The Christian people have great sorrow,
they hide from my Cid, for they dare not say anything to him.
The Campeador headed for his lodgings,
as he arrived at the door, he found it securely locked,
for fear of King Alfonso, for so they had agreed,
that if he did not break it by force, that no one open it for him.
The Cid's men call out loudly,
those within would not respond.
My Cid rode up, he came to the door,
he drew his foot from the stirrup, he gave it a kick,
the door doesn't open, for it was heavily secured.
A girl of nine years came into view,
-Oh Campeador, in a fortunate hour you girded sword,
the king has forbidden it, last night his letter arrived
with much precaution and heavily sealed.
We dare not open up or take you in for anything,
or else, we would lose our possessions and our houses
and even the eyes from our faces.
Cid, in our suffering you gain nothing,
but may God help you with all his holy powers.-
This the girl said and returned to her house.


English Version



No hay comentarios: