jueves, 28 de junio de 2012

Wystan Hugh Auden y José Emilio Pacheco




Old People’s Home

     All are limitory, but each has her own
nuance of damage.  The elite can dress and decent themselves,
     are ambulant with a single stick, adroit
to read a book all through, or play the slow movements of
     easy sonatas. (Yet, perhaps their very
carnal freedom is their spirit’s bane: intelligent
     of what has happened and why, they are obnoxious
to a glum beyond tears.)  Then come those on wheels, the average
     majority, who endure T.V. and, led by
lenient therapists, do community-singing, then
     the loners, muttering in Limbo, and last
the terminally incompetent, as improvident,
     unspeakable, impeccable as the plants
they parody. (Plants may sweat profusely but never
     sully themselves.)  One tie, though, unites them: all
appeared when the world, though much was awry there, was more
     spacious, more comely to look at, it’s Old Ones
with an audience and secular station.  Then a child,
     in dismay with Mamma, could refuge with Gran
to be revalued and told a story.  As of now,
     we all know what to expect, but their generation
is the first to fade like this, not at home but assigned
     to a numbered frequent ward, stowed out of conscience
as unpopular luggage.
                                        As I ride the subway
     to spend half-an-hour with one, I revisage
who she was in the pomp and sumpture of her hey-day,
     when week-end visits were a presumptive joy,
not a good work.  Am I cold to wish for a speedy
     painless dormition, pray, as I know she prays,
that God or Nature will abrupt her earthly function?


Asilo de ancianos

Todos poseen un límite: cada uno
tiene un matiz de daño muy distinto. La élite
es capaz de arreglarse por sí misma,
caminar apoyada en un bastón,
leer completo un libro, interpretar
movimientos de fáciles sonatas.
(Pero acaso la libertad carnal
es el veneno del espíritu:
conscientes de lo que ha sucedido y el porqué
abominan su tristeza sin lágrimas.)
Luego vienen los de silla de ruedas, el promedio
que soporta la tele
y guiado por amables terapeutas
canta en comunidad.
Después los solitarios que musitan
palabras en el limbo, y al final
los que ya son del todo incompetentes
y como una parodia de las plantas
(ellas pueden sudar sin ensuciarse).
No obstante, hay algo que los une:
todos aparecieron cuando el mundo,
a pesar de sus males,
era más habitable y más vistoso
y los viejos tenían auditorio
y un lugar en la tierra.
(El niño reprendido por su madre
podía refugiarse con la abuela para ser  consolado
y escuchar algún cuento.)
Hoy ya todos sabemos qué esperar,
mas su generación es la primera
que se ha desvanecido de este modo:
no en casa sino asignada a un pabellón, arrojada
como se arrumban fardos indeseables.
Mientras voy en el Metro para estar
media hora con una del asilo,
recuerdo quién fue ella en su esplendor.
Entonces visitarla era un orgullo
y no una caridad.
¿Seré tan frío como para esperar
un somnífero rápido, indoloro;
o bien para rogar, como ella ruega,
que Dios o la naturaleza precipiten
su función terrenal?


Musée des Beaux Arts

About suffering they were never wrong,
The old Masters: how well they understood
Its human position: how it takes place
While someone else is eating or opening a window or just walking dully along;
How, when the aged are reverently, passionately waiting
For the miraculous birth, there always must be
Children who did not specially want it to happen, skating
On a pond at the edge of the wood:
They never forgot
That even the dreadful martyrdom must run its course
Anyhow in a corner, some untidy spot
Where the dogs go on with their doggy life and the torturer's horse
Scratches its innocent behind on a tree.

In Breughel's Icarus, for instance: how everything turns away
Quite leisurely from the disaster; the ploughman may
Have heard the splash, the forsaken cry,
But for him it was not an important failure; the sun shone
As it had to on the white legs disappearing into the green
Water, and the expensive delicate ship that must have seen
Something amazing, a boy falling out of the sky,
Had somewhere to get to and sailed calmly on.

Musée des beaux-arts

Acerca del dolor jamás se equivocaron
los Antiguos Maestros. Y qué bien entendieron
su función en el mundo. Cómo llega
mientras alguno cena o abre la ventana
o nada más camina sin objeto.
cómo, mientras los viejos aguardan reverentes
el milagroso Nacimiento, habrá siempre
niños sin mayor interés en lo que ocurre,
patinando
en el estanque helado a la orilla del bosque.
No olvidaron jamás
que el eterno martirio ha de seguir su curso,
irremediablemente, en sórdidos rincones,
donde viven los perros su perra vida
y la yegua del verdugo se rasca
las inocentes grupas contra un árbol.


Por ejemplo, en el Ícaro de Brueghel:
con qué serenidad
todo parece lejos del desastre.
El labrador oyó seguramente
el rumor de las aguas y el grito inconsolable.
Pero el fracaso no lo conmovió:
brillaba el sol como brilló en el cuerpo blanco
al hundirse en las aguas verdes.
Y la elegante y delicada nave
debió haber visto lo inaudito:
la caída de un niño que volaba.
Pero el barco tenía un destino
y siguió navegando en calma.

lunes, 25 de junio de 2012

René Crevel: El puente de la muerte

Con motivo de la publicación en EDICIONES DE LA MIRÁNDOLA de LA MUERTE DIFÍCIL de RENÉ CREVEL, en su primera traducción al castellano, publicamos hoy en Literatura & Traducciones uno de sus poemas, publicado en La Révolution surréaliste el 15 de junio de 1926
.



EL PUENTE DE LA MUERTE

Navigateur du silence, le dock est sans couleur, et sans forme ce quai d’où partira, ce soir, le beau vaisseau fantôme, ton esprit. Autrefois tu te contentais d’allumer de faciles chansons et seul l’incendie des pianos mécaniques éclairait ta nuit. Dans la rue perpendiculaire une négresse assise sur le seuil de sa chambre à coucher, de sa chambre à travailler, dès que le passant l’avait dépassée, renonçait à sa majesté vénale, et dans le ruisseau, unique souvenir d’un Congo originel, ramassait à pleines mains des débris de légumes, des papiers gras. Et ce n’était pas seulement pour se venger de son indifférence qu’elle bombardait l’homme, mais cette reine devenue mégère à la fin du compte se changeait en oiseau, voletant autour du promeneur, sa victime, roucoulait si gentiment que lui, oublieux des taches sur son veston, se demandait soudain si les colombes, au contraire d’une opinion professée, ne sont pas de couleur noire. Et elle, inspirée, tandis qu’elle nettoyait ce qu’elle-même avait gâté, trouvait de quoi séduire. Elle s’emparait de l’étranger, se pavanait à son bras et avec lui, revenue jusqu’à son taudis, montrait des dents si blanches, que dames putains, ses collègues, frissonnaient dans leurs chiffons roses.

Les marins qui avaient assisté à tout ce manège riaient à grands coups. Ils étaient connaisseurs en bons tours et, par exemple, savaient comment pour quelques centaines de francs, sous prétexte d’une traversée à prix réduit, on persuade aux Africains — qui apprendrait la peur de la chaleur aux fils du soleil ? — de se laisser rôtir près d’une chaufferie. Le bateau rendu au port, il suffisait de déboulonner les plaques de tôle qui tenaient prisonniers ces passagers spéciaux. Simple histoire, des hommes bruns sont devenus des hommes bleus. Grâce à des pierres qui remplacent dans leurs pauvres poches l’arc-en-ciel plat des portefeuilles marocains, leur corps prend avec du poids une discrétion suffisante pour qu’on les laisse doucement, doucement glisser jusqu’au centre même de cette obscurité clapotante, qui dans quelques heures, à l’aube, pour les poissons et les navigateurs redeviendra la mer, la vie.

Or, quel soir ? Enfin, les prostituées ont compris que les pieds n’étaient pas faits pour des tortures de velours noir mais pour une nudité de peau à même une nudité de sable. Alors les talons, sur lesquels, depuis des siècles, elles chaviraient, tous les talons se sont brisés, et des fleurs sans semence ont jailli du macadam. Parce que nul mensonge ne pouvait plus être toléré, fût-il celui si mince des semelles de ficelle, les voyous ont jeté plus loin que l’horizon leurs espadrilles. Éclatez, couleurs. Les criminels ont les mains bleues. Et vous, filles, si vous voulez des bouches rouges, passez sur vos lèvres le doigt taché de vos dernières amours. Au fond des océans, tous les Africains crédules qui voulurent faire des voyages à bon compte et moururent près des chaufferies, ressuscitent. Sans doute bientôt seront-ils poissons, puisque déjà leurs jambes deviennent transparentes. Écoutez leurs chansons sans mot, à la lumière des monstres électriques. Les hippocampes appuient sur leur nombril, comme sur le bouton d’une sonnette électrique. Est-ce pour le thé ? Mais non. Des forêts d’eau, ils montent, points d’interrogation à tête de cheval, jusqu’aux yeux des savants européens, qui éclatent dans leur peau terrestre. Le vaisseau fantôme écrit sa danse en plein ciel. Les murs s’écartent entre lesquels on voulut enchaîner les vents de l’esprit. Derrière les plis d’un velours trop lourdement paisible s’allume un soleil de soufre et d’amour. Les hommes du monde entier se comprennent par le nez. Un geyser imprévu envoie au diable des pierres dont on a tenté d’habiller le sol. Il y a un pont de la planète minuscule à la liberté.

Du pont de la mort, venez voir, venez tous voir la fête qui s’allume.

La Révolution surréaliste, 15 juin 1926.




EL PUENTE DE LA MUERTE

Navegante del silencio, la dársena no tiene color y no tiene forma el muelle del que saldrá esta noche el bello buque fantasma, tu espíritu. Antaño te conformabas con encender fáciles canciones y sólo el incendio de las pianolas iluminaba tu noche. En la calle perpendicular una negra sentada en el umbral del cuarto en que duerme, del cuarto en que trabaja, en cuanto el transeúnte seguía de largo al pasar frente a ella, renunciaba a su majestad venal y, en la cuneta, único recuerdo de un Congo original, juntaba a manos llenas restos de hortalizas, papeles grasientos. Y no era sólo para vengarse de su indiferencia por lo que bombardeaba al hombre, sino que esa reina que se había vuelto arpía se convertía a fin de cuentas en pájaro, revoloteaba alrededor del paseante, su víctima, arrullaba tan suavemente que él, olvidando las manchas de su chaqueta, se preguntaba de pronto si las palomas, contrariamente a la opinión difundida, no son de color negro. Y ella, inspirada, mientras limpiaba lo que ella misma había emporcado, encontraba con qué seducir. Se apoderaba del extraño, se pavoneaba tomada de su brazo, y con él ya de nuevo frente a su cuchitril, mostraba dientes tan blancos que doñas putas, sus compañeras, temblaban en sus trapos rosados.

Los marineros que habían presenciado todos aquellos tejemanejes se reían a carcajadas. Eran entendidos en jugarretas y, por ejemplo, sabían cómo se hace, por algunos cientos de francos, y con el pretexto de un viaje a precio rebajado, para persuadir a los africanos —¿quién podría enseñarles a temer el calor a los hijos del sol?— de que se dejen asar junto a las calderas. Una vez llegado el barco al puerto, bastaba con desmontar las chapas que mantenían prisioneros a esos pasajeros especiales. Simple anécdota, hombres morenos se han vuelto hombres azules. Gracias a piedras que reemplazan en sus pobres bolsillos el arco iris chato de las billeteras marroquíes, sus cuerpos adquieren, con el peso, discreción suficiente como para que lentamente, lentamente, puedan deslizarse hasta el centro mismo de esa oscuridad chapoteante, que dentro de algunas horas, al alba, para los peces y los navegantes volverá a ser el mar, la vida.

Ahora bien, ¿qué noche? Por fin las prostitutas han comprendido que los pies no están hechos para torturas de terciopelo negro sino para una desnudez de piel directamente sobre una desnudez de arena. Entonces los tacos, encima de los cuales desde hace siglos trastabillaban, todos los tacos se han quebrado, y flores sin simiente han brotado del pavimento. Porque ya no podía tolerarse más ninguna mentira, así fuese la muy pequeña de las suelas de cáñamo, los malandras han arrojado del otro lado del horizonte sus alpargatas. Estallen, colores. Los criminales tienen las manos azules. Y ustedes, muchachas, si quieren bocas rojas, pásense por los labios el dedo manchado con sus últimos amores. En el fondo de los océanos, todos los africanos crédulos que quisieron hacer viajes baratos y murieron junto a las calderas resucitan. Quizás pronto sean peces, puesto que las piernas ya se les están volviendo transparentes. Escuchen sus canciones sin palabras, a la luz de los monstruos eléctricos. Los hipocampos les aprietan el ombligo, como si fuera el botón de una campanilla eléctrica. ¿Es para el té? Pero no. De los bosques de agua suben, signos de interrogación con cabezas de caballo, hasta los ojos de los sabios europeos, que estallan en su piel terrestre. El buque fantasma traza su danza en pleno cielo. Se apartan los muros entre los cuales se quiso encadenar a los vientos del espíritu. Detrás de los pliegues de un terciopelo demasiado pesadamente apacible se enciende un sol de azufre y de amor. Los hombres del mundo entero se entienden por medio de la nariz. Un géiser imprevisto manda al diablo las piedras con las que intentaron vestir el suelo. Hay un puente que va del planeta minúsculo a la libertad.

Desde el puente de la muerte, vengan a ver, vengan todos a ver la fiesta que se enciende.

La Révolution surréaliste, 15 de junio de 1926.


miércoles, 20 de junio de 2012

Kenji Miyazawa: No sucumbir a la lluvia





雨ニモマケズ

 
雨ニモマケズ

風ニモマケズ

雪ニモ夏ノ暑サニモマケヌ

丈夫ナカラダヲモチ

慾ハナク                        

決シテ瞋ラズ                      

イツモシヅカニワラッテヰル

一日ニ玄米四合ト

味噌ト少シノ野菜ヲタベ

アラユルコトヲ

ジブンヲカンヂャウニ入レズニ

ヨクミキキシワカリ

ソシテワスレズ

野原ノ松ノ林ノ蔭ノ                   

小サナ萱ブキノ小屋ニヰテ

東ニ病気ノコドモアレバ

行ッテ看病シテヤリ

西ニツカレタ母アレバ

行ッテソノ稲ノ束ヲ負ヒ

南ニシニサウナ人アレバ

行ッテコワガラナクテモイゝトイヒ

北ニケンクワヤソショウガアレバ

ツマラナイカラヤメロトイヒ

ヒデリノトキハナミダヲナガシ

サムサノナツハオロオロアルキ

ミンナニデクノボートヨバレ

ホメラレモセズ

クニモサレズ

サウイフモノニ

ワタシハナリタイ


KENJI MIYAZAWA


NO SUCUMBIR A LA LLUVIA

No sucumbir a la lluvia
No sucumbir al viento
No sucumbir a la nieve ni al calor del estío
Tener un cuerpo firme y sano
sin avaricia ni codicia
Sonreír siempre tranquilo
Nunca tener ira
Comer cuatro tazas de arroz al día
y un poco de pasta de soya y legumbres
No contar conmigo mismo
en ninguna ocasión
Observar atentamente y comprender
Además, no olvidar
A la sombra de una arboleda de pinos en el campo
vivir en una choza de cañas
Si al este hay un niño enfermo
ir a cuidarlo
Si al oeste hay una madre fatigada
ayudarle cargando las gavillas de arroz
Si al sur hay una persona moribunda
decirle que no tenga miedo
Si al norte hay pendencias y acusaciones
decirles que cesen de hacerlo porque no es interesante
Si se presenta la sequía tener lágrimas en los ojos
y caminar perplejo y preocupado bajo el verano frío
Ser llamado ‘títere imbécil’ por la gente
sin nunca ser alabado
ni molesto
Un hombre así
quisiera ser
Yo.

Traducción de Atsuko Tanabe

en Antología de la poesía moderna del Japón

STRONG IN THE RAIN 

Strong in the rain
Strong in the wind
Strong against the summer heat and snow
He is healthy and robust
Free from desire
He never loses his temper
Nor the quiet smile on his lips
He eats four go of unpolished rice
Miso and a few vegetables a day
He does not consider himself
In whatever occurs... his understanding
Comes from observation and experience
And he never loses sight of things
He lives in a little thatched-roof hut
In a field in the shadows of a pine tree grove
If there is a sick child in the east
He goes there to nurse the child
If there’s a tired mother in the west
He goes to her and carries her sheaves
If someone is near death in the south
He goes and says, 'Don’t be afraid'
If there are strife and lawsuits in the north
He demands that the people put an end to their pettiness
He weeps at the time of drought
He plods about at a loss during the cold summer
Everyone calls him Blockhead
No one sings his praises
Or takes him to heart...

That is the kind of person
I want to be.

English version by Roger Pulvers.


viernes, 15 de junio de 2012

Dos poemas de Marc Patin





Marc Patin (1919-1944), “el Rimbaud del surrealismo”. Fue uno de los fundadores del grupo neo-dadaísta "Réverbères", y luego del grupo surrealista "La main à la plume", que unió la poesía surrealista con la resistencia al nazismo. En 1942, publicó un pequeño libro de poemas "Femme magique". Murió de neumonía, durante su deportación en Alemania. Dejó alrededor de ochocientos poemas, tres cuartas partes de los cuales permanecen aún inéditos. Su obra fue redescubierta por Guy Chambelland en 1991.



J'ai vu le ciel dans une étoile et le feu noir au cœur de l'arbre
 La neige nue comme une femme
 Et le sang couché sur le sable

J'ai vu le jour l'oreille contre la vitre
 Bateau veilleur enfoncé dans la nuit
 J'ai vu deux yeux plus forts
 Plus sauvages que des fruits

J'ai vu des hommes dans la plaine
 Couverts de poussière de bois mort de reflets
 Des hommes de chair un soir
 Ils tenaient à la main une lune éteinte une main de femme un fer à cheval

Ils avaient sur la face
 L'haleine âcre des détroits.

                                   17 décembre 1943



Terre disait la plus belle et ses yeux me regardaient
 Le matin je n'ai que toi
 J'ai des yeux qui te voient et des rires autour de tes rires

 Sur la plage le matin un oiseau de nuit blanche
 Aiguise entre ses griffes les couteaux du sable
 Une volée d'arbres s'abat
 Dans la neige d'un miroir
 Et je suis nue moi dans ce miroir
 Parmi l'herbe de mes jambes et de mes bras
 Parmi l'herbe de mes seins

 Le soleil se soulève dans mes mains
 À l'ouest un coq de sable se défait
 Les dix doigts de la rivière déshabillent la rivière

 Et derrière la fenêtre et derrière moi
 Me voilà
 En tout semblable
 À tout ce que tu vois.

 12 Août 1943



He visto el cielo en una estrella y el fuego negro en el corazón del árbol

La nieve desnuda como una  mujer

Y la sangre acostada sobre la arena



He visto el día el oído contra el vidrio

Barco vigía hundiéndose en la noche

He visto dos ojos más fuertes

Más salvajes que frutos



He visto hombres en la llanura

Cubiertos de polvo de ramas secas de reflejos

Hombres de carne una noche

Llevaban en la mano una luna apagada una mano de mujer una herradura



Tenían en la cara

El acre aliento de los estrechos

17 de diciembre de 1943







Tierra decía la más bella y sus ojos me miraban

Por la mañana sólo te tengo a ti

Tengo dos ojos que te ven y risas en torno de las risas



En la playa por la mañana un pájaro de noche insomne

Afila entre sus garras los cuchillos de arena

Un grupo de árboles se precipita

En la nieve de un espejo

Y estoy desnuda en ese espejo

Entre la hierba de mis piernas y de mis brazos

Entre la hierba de mis senos



El sol se alza en mis manos

Al oeste un gallo de arena se desmorona

Los diez dedos del río desnudan al río



Y detrás de la ventana y detrás de mí

Aquí estoy

En todo semejante

A todo lo que ves

12 de agosto de 1943.



Traducción  de Miguel Ángel Frontán.




domingo, 10 de junio de 2012

Louis Le Cardonnel y Ángel José Battistessa


Poemas de Louis Le Cardonnel
(1862-1936)

"... combien de gens savent-ils que Louis Le Cardonnel est un gran poete?"
Máxime Formont, "Les Symbolistes", 1933.

El texto castellano de estos cuatro poemas pertenece a una serie de traducciones inéditas de las páginas más significativas del abate Louis Le Cardonnel.
Acaso la publicación de todas esas traducciones pueda servir a modo de pertinente ilustración lírica para un posible estudio de conjunto sobre la admirable y casi ignorada personalidad de ese insigne y retraído monje-poeta fallecido el año pasado.
Amigo de Mallarmé, y como tal muy pronto desdeñoso de los halagos de la popularidad sin estima y del éxito sin prestigio, Louis Le Cardonnel supo acercarse a la religión sin desprenderse de sus profundas preocupaciones de humanista. Fue benedictino y fue franciscano. Lo fue siempre según el espíritu y a veces según la disciplina. París —¡89, rue de Rome!—, el cenobio de Ligugé, el monasterio de Asís y el luminoso Aviñón de las convalecencias largas pusieron marco diverso a las etapas fundamentales de su resuelta e interrumpida promoción íntima. El celtismo de sus orígenes no le impidió ser un poeta de la más depurada latinidad, ni tampoco la incontrastable aristocracia de su inteligencia le fue estorbo grande para un largo y amistoso ministerio de poesía límpida y de caridad graciosa.
Esta conciliación de actitudes recuerda un poco aunque en tono menor y con muy otro estilo los ademanes, un tanto rudos pero ejemplarmente perentorios, de algunas de las más valiosas integraciones claudelianas:

II s'en ira semant la Parole céleste,
Et, pour dire le Verbe aux temps qui vent venir,
Harmonieusement il mêlera le geste
D'accorder la cithare au geste de bénir.
Sous le souffle divin, il la fera renaître,
Fils des premiers Voyants, fils des Chanteurs sacrés,
Cette antique union du Poète et du Prêtre.
Tous deux consolateurs, et tous deux inspirés!

La producción poética de Louis Le Cardonnel ha sido recogida en dos tomos por la Sociedad del Mercure de France, París, 1928. I: Poèmes, Chants d'Ombrie et de Toscane (Carmina sacra). II: Orphica. Épigrammes. Élégies chrétiennes. Méditations et cantiques (Carmina sacra). De l'une à l’autre aurore.
Ángel José Battistessa. (Péñola nº1, septiembre de 1937.)



BOIS SACRÉ

Ô ma sœur, attendons que, sur le bois qui rêve,
Avec lenteur la lune automnale se lève :
Dans une lumineuse et mouvante vapeur,
Les chemins blanchiront, pleins de mystique peur,
Et nous regarderons flotter de frêne en frêne
Le voile indéfini de l’heure élyséenne…
Oh ! silence, que seule interrompra là-bas
Derrière le taillis, celle qu’on ne voit pas,
La fontaine aux sanglots brisés…
Et virginales,
Des formes glisseront pour nous, par intervalles,
Des Muses sembleront s’en aller à longs plis
Harmonieusement dans les chemins pâlis.
Et, dans cette forêt qui, sommeillante et blême,
Ne paraît plus, ma sœur, que l’ombre d’elle même,
Laissant aller notre âme en propos languissants,
Tous deux nous sembleront nos Mânes bleuissants



BOSQUE SACRO

Esperemos, hermana, que en el bosque que sueña,
Esa luna de otoño serenamente ascienda:
Entre lo luminoso de un vaho tornadizo.
Blanquearán los caminos, colmados de horror místico,
Y veremos entonces flotar de fresno en fresno
De las horas elíseas el tenuísimo velo. . .
¡Oh silencio que sólo ha de turbar, lejana.
Allá detrás del soto, oculta y recelada,
La fuente de sollozos quebrados!. . .
Virginales,
Discurrirán las formas, y luego, por instantes,
Se mostrarán las Musas, entre sus pliegues amplios,
Marchando en armonía por los senderos pálidos.
Y así, en esta selva vaga y adormecida
Que ya parece, hermana, la sombra de sí misma,
Con el alma perdida en un coloquio lánguido,
Tú y yo semejaremos dos Manes azulados.
( Poèmes.)


Ô TOI, QUI M'APPARUS…

Ô toi, qui m'apparus sous de limpides cieux,
Dans ton adolescence ingénue et ravie,
Toi, qui vins consoler mon esprit anxieux
En mêlant la fraîcheur de ta vie à ma vie,

A cause des chemins ensemble traversés,
Alors que le printemps riait dans les ramures :
Pour les moments présents, pour les instants passés,
Sois béni; sois béni pour les heures futures.
Est-il rien de plus beau dans ce qui prend le cœur,
El rien de plus suave au cœur que le front d'ange,
Le front orphique et blanc d'un tout jeune chanteur ;
Qu'un chanteur plus âgé laure de sa louange ?

Ô fils harmonieux des pays du soleil,
Enflammé de l'espoir des seuls divins trophées,
Dans ta jeunesse pure, enlacée au sommeil,
Tu murmures encor des rimes étouffées...

Ah ! nos jours ne sont pas propices à tes chants !
Tout idéal se meurt, au cœur même des femmes :
L'Aède est conspué par les hommes méchants ;
On rit des grands desseins, on rit des saintes flammes !

Que sera l'Avenir ?... Mais que t'importe à toi !
Dans ces abjections, tu marches, magnifique ;
Tu gardes le trésor de ta lyrique foi,
Car tu veux conquérir la couronne Delphique.

Prix de puissants efforts, prix de mâles sueurs,
La couronne immortelle, enfin qu'elle te ceigne !...
Mais il faut l'acheter avec bien des douleurs :
Vois le sommeil s'enfuir, médite, souffre et saigne.

Et, pour qu'un jour l'éther justicier et profond.
Vainement blasphémé par les foules athées,
Te reçoive, gravis le sentier rude, où vont,
Près du Génie en pleurs, les Vertus insultées

TÚ QUE ME APARECISTE…

Tú, que me apareciste bajo límpidos cielos.
En plena adolescencia ingenua y sensitiva,
Tú, que diste consuelo a mi espíritu ansioso
Mezclando la frescura de tu vida a mi vida,

Por los caminos que hemos atravesado juntos.
Cuando la primavera reía entre las frondas.
Por momentos presentes, por instantes pasados.
Sé bendito, y bendito por las futuras horas.

¿Hay algo más hermoso entre lo que conmueve,
Y al corazón más grato que la alta frente cándida,
Que la órfica frente de un cantor de tus años,
Al que un cantor más viejo laurea de alabanza?

¡Oh hijo de armonía de comarcas solares,
Todo inflamado en ansias de divinos trofeos,
En tu juventud pura, al sueño entrelazada,
Aun murmuras, muy quedo, las rimas de tus versos!

¡Ah, no son nuestros días propicios a tus cantos!
Ya las mismas mujeres todo ideal deponen:
Los hombres enconados desprecian al Aedo;
Se hace burla de intentos y de santos fervores.

¿Qué será el porvenir? . . . ¡Por qué has de preocuparte!
Sobre tantas bajezas, tú prosigues, sereno;
De tu lírica fe conservas el tesoro,
Y anhelas la corona de los laureles délficos.

¡Premio de esfuerzo, premio de sudores viriles.
Que esa inmortal corona por fin tu frente ciña!. . .
Mas habrá que lograrla con no pocos dolores:
Deja ya de dormir, sufre, sangra y medita.

Y para que algún día el Éter justiciero.
Tras el camino ateo y la blasfemia vana.
Te reciba, remonta la ruta que frecuentan,
Junto al Genio lloroso, las Virtudes vejadas.
(Carmina sacra.)




INVOCATIONS D’AUTOMNE

Automne merveilleux, Automne qui me dores
L’horizon de la vie encore cette fois,
Toi qui, si doux, épands les feux de tes aurores
Et ceux de tes couchants aux limites des bois,

Mélancolique Automne, avec qui l’on voyage
En des mondes de songe et de sérénité,
Bel Automne pour qui, sous le dernier feuillage,
un oiseau, mais tout bas, poursuit son chant d’été,

Toujours tu m’exaltas, saison harmonieuse ;
Ta flamme brûle encore en mes hymnes anciens :
Tu m’as tout pénétré d’une ardeur sérieuse…
Dis que tu le savais et que tu t’en souviens !

Pourtant, si je t’invoque aujourd’hui, cher Automne,
Ce n’est pas pour revivre aux luttes du passé,
Pour remettre à mon front une vaine couronne,
Et rendre un peu de lustre à mon front effacé.

Que dans l’apaisement de cet octobre, meure
Ce qui n’est pas en moi le vierge attrait du Beau ;
Que, la Gloire ayant fui, le seuil de ma demeure
Semble à jamais le seuil délaissé d’un tombeau.

Loin l’orgueil, espérant des revanches tardives !
Uniquement épris d’un rêve aérien,
Je ne regarde plus vers les ingrates rives
Du monde aveugle et sourd, dont je n’attends plus rien.

Je ne peux contempler que de pures images :
Mon calme enivrement, c’est l’ampleur de tes cieux,
C’est ton azur à peine offensé de nuages,
Saison noble au divin rire silencieux.

Ta tendresse me parle et ma ferveur t’écoute :
Automne inspirateur, fais encore sous tes lois
Tomber, comme un cristal, mes heures, goutte à goutte ;
Mets invisiblement des cordes sous mes doigts ;

Et que, la mélodie affluant dans mes veines,
Ardente comme au jours de ma jeune vigueur,
Sans désir de frapper les oreilles humaines,
Je chante seulement pour enchanter mon cœur.




INVOCACIONES DE OTOÑO

Maravilloso Otoño, Otoño que me doras
Una vez más la vida y su entero horizonte.
Tú que difundes, suave, tus fuegos matutinos
Y tus fuegos de ocaso a través de los bosques,

Melancólico Otoño, con el que se viaja
Entre mundos de ensueño y de sosiego grato,
Otoño al que algún ave, entre el follaje último,
Le dedica, en voz baja, su canto de verano,

Tú me exaltaste siempre, estación armoniosa;
Tu llamarada aún fulge en mis himnos antiguos:
Me has penetrado todo de severos ardores. . .
¡Di que tú lo sabías y que en ti no hay olvido!

Mas si ahora te invoco así, querido Otoño,
No es para reavivar mis combates lejanos,
Ni es que quiera ceñirme otra vana corona,
Ni darle nuevo lustre a mi nombre borrado.

Que, en la plácida calma de este octubre, se muera
Cuanto no sea en mí la atracción de lo Bello;
Ya alejada la Gloria, que el umbral de mi casa
Parezca, y para siempre, un sepulcro desierto.

¡Fuera el orgullo, atento a desquites tardíos!
De excelso ensueño aéreo transida toda el alma.
Que yo no mire ya las ingratas orillas
Del mundo ciego y sordo, del que no espero nada.

No quiero contemplar más que imágenes puras:
Es mi embriaguez tranquila la amplitud de tus cielos,
Es tu azul al que apenas perturban unas nubes,
Noble estación que sabes sonreír en silencio.

Tu ternura me habla y mi fervor te escucha:
Otoño inspirador, bajo tu ley eterna,
Haz que como un cristal se destilen mis horas;
Debajo de mis dedos pon invisibles cuerdas;

Y que, mientras afluya la música a mis venas,
Ardiente como en tiempos de mi vigor primero,
Sin desear que me escuchen los oídos humanos.
Yo cante solamente para encantar mi pecho.
(Poèmes.)




SAINT FRANÇOIS A LA CIGALE
A Charles Le Goffic.
Le poudroyant Midi, de sa clarté précise,
Découpe les coteaux silencieux d'Assise ;
L'alouette, sans voix, se cache dans le blé;
L'air, où rien ne frémit, sent le myrte brûlé.
C'est l'heure morne où, seule, une cigale crie :
C'est l'implacable été sur l'immobile Ombrie.

A ses frères, ayant ordonné le sommeil,
Pour entonner encore un cantique au soleil,
François, le fou divin, s'en va, les mains ouvertes.
Les pins l'ont appelé sous leurs aiguilles vertes :
Il sourit doucement d'un sourire du ciel ;
Et, comme s'il venait, ainsi qu'Ézéchiel,
De contempler l'ardeur des flamboyantes Roues,
Il tressaille, et l'on voit une flamme à ses joues.

L'Esprit l'a ressaisi : voici qu'il va chanter,
Car son cœur est trop plein pour ne pas éclater.
Ô toi, dit-il, ô toi, stridente dès l'aurore,
Harmonieuse enfant, créature sonore
Que bercent les grands pins dans leur chaude épaisseur.
Musicienne d'or, que je nomme ma sœur,
Ô cigale, en vigueur allègre, qui t'égale ?
Vibrante, crépitante, exultante cigale,
Ta voix infatigable est l'hymne de midi :
Et, t'écoutant crier, mon cœur rouge a bondi,
Bénissant la lumière illimitée et blanche,
Qui, royale, du sein du Roi des Rois s'épanche.

Pauvrette, comme toi nous allons, l'âme en feu,
Insoucieux de tout, fors de bien louer Dieu.
La Nature nous voit, dans notre zèle agile,
Pleins du tressaillement sacré de l'Évangile,
Des sandales aux pieds, passer le long des champs :
Chanteuse, comme toi nous ne sommes que chants.
Mais avec les beaux jours, fille de la lumière,
Ô cigale d'été, tu mourras tout entière,
Tandis que nous, tournés vers l'immuable jour,
Nous trouverons qu'il fait clair et chaud dans l'Amour.
Ainsi nous connaîtrons la vie harmonieuse,
Jusqu'à l'heure où la Mort s'en viendra, gracieuse.
Ô bons frères Mineurs, dira-t-elle, venez ;
Soyez entre mes bras comme des nouveau-nés :
J'ai la clef des jardins de la Joie infinie,
C'est par moi que, sans fin, au Christ on communie.
Vite ! vous danserez, autour du firmament,
Une danse d'amour sempiternellement.
Lui-même, le Seigneur, présidera la fête :
Car c'est le Coryphée et l'éternel Poète.
Son cœur est comme un luth pour sa divinité,
Et le ciel vibre au chant de son Humanité.

Telle nous parlera la bonne Mort candide...
Et nous, les yeux fixés sur la paix du splendide
Azur, sentant les jours terrestres révolus,
Nous mourrons du trépas radieux des Élus.
Jésus, nous ayant fait grande miséricorde,
Tous, à son luth vivant nous serons une corde.
À la gloire du Père, il tirera de nous,
Dans les éternités, des sons perçants et doux :
Et nous jubilerons, et nous battrons des ailes,
Dans l'immortel Été cigales immortelles !

Il dit, et se découvre en silence le sein,
Car son cœur brûle. Alors, s'envolant d'un vieux pin,
La cigale, tandis qu'il se pâme, extatique,
Vient chanter sur le cœur du Père séraphique.



SAN FRANCISCO A LA CIGARRA

Fulgente, el Mediodía, con claridad precisa,
En Asís ya recorta las silentes colinas;
Y la alondra, callada, se esconde en los trigales;
Y todo el aire inmóvil huele a mirto que arde.
En la hora huraña, sola, una cigarra chilla:
El implacable estío cubre a la quieta Umbría.
Tras de ordenar el sueño a todos sus hermanos.
Para entonarle al sol una vez más un cántico.
Con las manos abiertas, va el divino Francisco.
Bajo sus verdes ramas lo han llamado los pinos:
Sonríe dulcemente, y su sonrisa es célica;
Y, como si viniese, semejante al Profeta,
De contemplar el fuego de las Ruedas flamígeras.
Se estremece y se ve la llama en sus mejillas.

Lo posee el Espíritu: Va a comenzar su canto.
El corazón le estalla, demasiado colmado.
¿Oh tú —dice— estridente ya al despuntar la aurora.
Criatura de armonía, criatura sonorosa
Que los pinos acunan en su ramaje cálido.
Oh intérprete dorada, a la que hermana llamo.
Oh cigarra, en vigor alegre, quién te iguala?
Vibrante, crepitante, exultante cigarra.
Tu voz infatigable ya es himno meridiano:
Y oyéndote, mi rojo corazón se ha exaltado,
Y bendice a la luz ilimitada y blanca,
Que, regia, desde el seno del Rey de reyes mana.

Como tú, pobrecilla, marchamos, fervorosos,
Sólo alabando a Dios, desasidos de todo.
Y la Naturaleza, en nuestro alegre celo,
Plenos del entusiasmo sacro del Evangelio,
Calzados con sandalias, nos ve cruzar los campos:
Cantora, como tú no somos más que canto.
Pero con estos días, hija de la luz bella,
¡Oh cigarra de estío! tu morirás entera,
Mientras nosotros, vueltos hacia el día inmutable,
En el Amor tendremos luz y tibieza grandes.
Así Conoceremos suaves y gratas horas,
Hasta que al fin la Muerte nos visite, graciosa.

¡Oh hermanitos Menores, venid, nos dirá ella!
Dejad que entre mis brazos, como a niños os meza:
Conduzco a la Alegría que no termina nunca,
Y es por mí que, sin fin, con Cristo se comulga.
¡Pronto! Ya danzaréis, en torno al firmamento.
Una danza de amor con ritmo sempiterno.
Él mismo, el Señor Dios, presidirá la fiesta,
Porque es el Corifeo y el eterno Poeta.
En su divinidad un laúd es su pecho,
Y a su canto humanísimo revibra todo el cielo.

Esto nos hablará la buena Muerte cándida…
Nosotros, con los ojos puestos en la paz santa,
Ya al término de días terrestres y finitos,
Tendremos una muerte radiosa de Elegidos.
Por gracia de Jesús, misericordia inmensa,
Todos en su viviente laúd seremos cuerdas.
Para gloria del Padre, sacará de nosotros,
En las eternidades, sonidos melodiosos:
¡Seremos todo júbilo y batiremos alas.
En el eterno Estío, inmortales cigarras!

Así dice y descubre, en silencio, su seno.
El corazón le arde. Desde un pino a su pecho.
Revuela la cigarra, y mientras él, extático.
Se anonada, ella canta por el Padre seráfico.
(Carmina sacra.)