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De la vaporisation et de la centralisation du Moi. Tout est là. D'une certaine jouissance sensuelle dans la société des extravagants.
(Je pense commencer Mon coeur mis à nu n'importe où, n'importe comment, et le continuer au jour le jour, suivant l'inspiration du jour et de la circonstance, pourvu que l'inspiration soit vive).
— * —
Le premier venu, pourvu qu'il sache amuser, a le droit de parler de lui-même.
— * —
Je comprends qu'on déserte une cause pour savoir ce qu'on éprouvera à en servir une autre.
Il serait peut-être doux d'être alternativement victime et bourreau.
— * —
La femme est le contraire du Dandy. Donc elle doit faire horreur.
La femme a faim, et elle veut manger ; soif, et elle veut boire.
Elle est en rut, et elle veut être f...
Le beau mérite !
La femme est naturelle, c'est-à-dire abominable.
Aussi est-elle toujours vulgaire, c'est-à-dire le contraire du Dandy.
Relativement à la Légion d'Honneur. - Celui qui demande la croix a l'air de dire : Si l'on ne me décore pas pour avoir fait mon devoir, je ne recommencerai plus. Si un homme a du mérite, à quoi bon le décorer ? S'il n'en a pas, on peut le décorer, parce que cela lui donnera un lustre.
Consentir à être décoré, c'est reconnaître à l'État ou au prince le droit de vous juger, de vous illustrer, et caetera.
D'ailleurs, si ce n'est l'orgueil, l'humilité chrétienne défend la croix.
Calcul en faveur de Dieu. - Rien n'existe sans but.
Donc mon existence a un but.
Quel but ? Je l'ignore.
Ce n'est donc pas moi qui l'ai marqué. C'est donc quelqu'un plus savant que moi.
Il faut donc prier ce quelqu'un de m'éclairer. C'est le parti le plus sage.
Le Dandy doit aspirer à être sublime, sans interruption. Il doit vivre et dormir devant un miroir.
— * —
Analyse des contre-religions : exemple la prostitution sacrée.
Qu'est-ce que la prostitution sacrée ?
Excitation nerveuse.
Mysticité du paganisme. Le mysticisme, trait d'union entre le paganisme et le christianisme.
Le paganisme et le christianisme se prouvent réciproquement.
La Révolution et le culte de la Raison prouvent l'idée du sacrifice.
La superstition est le réservoir de toutes les vérités.
— * —
Il y a dans tout changement quelque chose d'infâme et d'agréable à la fois, quelque chose qui tient de l'infidélité et du déménagement. Cela suffit à expliquer la Révolution française.
— * —
Mon ivresse en 1848.
De quelle nature était cette ivresse ? Goût de la vengeance. Plaisir naturel de la démolition. Ivresse littéraire ; souvenir des lectures.
Le 15 mai. Toujours le goût de la destruction. Goût légitime, si tout ce qui est naturel est légitime.
Les horreurs de Juin. Folie du peuple et folie de la bourgeoisie. Amour naturel du crime.
Ma fureur au coup d'État. Combien j'ai essuyé de coups de fusil ! Encore un Bonaparte ! Quelle honte !
Et cependant tout s'est pacifié. Le Président n'a-t-il pas un droit à invoquer ?
Ce qu'est l'Empereur Napoléon III. Ce qu'il vaut. Trouver l'explication de sa nature, et sa providentialité.
— * —
Être un homme utile m'a paru toujours quelque chose de bien hideux.
1848 ne fut amusant que parce que chacun y faisait des utopies comme des châteaux en Espagne.
1848 ne fut charmant que par l'excès même du ridicule.
Robespierre n'est estimable que parce qu'il a fait quelques belles phrases.
— * —
La Révolution, par le sacrifice, confirme la Superstition.
— * —
Politique. - Je n'ai pas de convictions, comme l'entendent les gens de mon siècle, parce que je n'ai pas d'ambition.
Il n'y a pas en moi de base pour une conviction.
Il y a une certaine lâcheté, ou plutôt une certaine mollesse chez les honnêtes gens.
Les brigands seuls sont convaincus, - de quoi ? - Qu'il leur faut réussir. Aussi, ils réussissent.
Pourquoi réussirais-je, puisque je n'ai même pas envie d'essayer ?
On peut fonder des empires glorieux sur le crime, et de nobles religions sur l'imposture.
Cependant j'ai quelques convictions, dans un sens plus élevé, et qui ne peut pas être compris par les gens de mon temps.
— * —
Sentiment de solitude, dès mon enfance. Malgré la famille, et au milieu des camarades, surtout, - sentiment de destinée éternellement solitaire.
Cependant, goût très vif de la vie et du plaisir.
— * —
Presque toute notre vie est employée à des curiosités niaises. En revanche, il y a des choses qui devraient exciter la curiosité des hommes au plus haut degré, et qui, à en juger par leur train de vie ordinaire, ne leur en inspirent aucune.
Où sont nos amis morts ?
Pourquoi sommes-nous ici ?
Venons-nous de quelque part ?
Qu'est-ce que la liberté ?
Peut-elle s'accorder avec la loi providentielle ?
Le nombre des âmes est-il fini ou infini ?
Et le nombre des terres habitables ?
Etc., etc.
— * —
Les nations n'ont de grands hommes que malgré elles. Donc, le grand homme est vainqueur de toute sa nation.
Les religions modernes ridicules :
Molière,
Béranger,
Garibaldi.
— * —
La croyance au progrès est une doctrine de paresseux, une doctrine de Belges.
C'est l'individu qui compte sur ses voisins pour faire sa besogne.
Il ne peut y avoir de progrès (vrai, c'est-à-dire moral) que dans l'individu et par l'individu lui-même.
Mais le monde est fait de gens qui ne peuvent penser qu'en commun, en bandes. Ainsi les Sociétés belges.
Il y a aussi des gens qui ne peuvent s'amuser qu'en troupe. Le vrai héros s'amuse tout seul.
— * —
Éternelle supériorité du dandy.
Qu'est-ce que le Dandy ?
— * —
Mes opinions sur le théâtre. Ce que j'ai toujours trouvé de plus beau dans un théâtre, dans mon enfance, et encore maintenant c'est le lustre, - un bel objet lumineux, cristallin, compliqué, circulaire et symétrique.
— * —
Cependant, je ne nie pas absolument la valeur de la littérature dramatique. Seulement, je voudrais que les comédiens fussent montés sur des patins très hauts, portassent des masques plus expressifs que le visage humain, et parlassent à travers des porte-voix ; enfin que les rôles de femmes fussent joués par des hommes.
— * —
Après tout, le lustre m'a toujours paru l'acteur principal, vu à travers le gros bout ou le petit bout de la lorgnette.
— * —
Il faut travailler, sinon par goût, au moins par désespoir, puisque, tout bien vérifié, travailler est moins ennuyeux que s'amuser.
— * —
De la vaporización y de la centralización del Yo. En eso consiste todo. De cierto disfrute sensual en la compañía de los extravagantes.
(Pienso comenzar Mi corazón al desnudo en cualquier lugar, de cualquier manera, y continuarlo día tras día, siguiendo la inspiración del día y de la circunstancia, siempre y cuando la inspiración sea intensa).
— * —
Cualquiera, siempre y cuando sepa divertir, tiene derecho a hablar de sí mismo.
— * —
Comprendo que se abandone una causa para saber lo que se experimenta al servir otra.
Sería, quizás, algo dulce el ser, alternativamente, víctima y verdugo.
— * —
Estupideces de Girardin:(2)
"Nuestra costumbre es tomar el toro por las astas. Tomemos, pues, el discurso por el final." (7 de noviembre de 1863)
Girardin cree, pues, que los toros tienen las astas en el trasero. Confunde las astas con la cola.
"Que antes de imitar a los Tolomeos del periodismo francés, los periodistas belgas se den la pena de reflexionar en la cuestión que yo estudio en todos sus aspectos desde hace treinta años, así como habrá de probarlo el volumen que aparecerá próximamente con el título: Cuestiones de prensa; que no se apresuren a calificar de ridícula una opinión que es tan ridícula como lo es que la tierra da vueltas y que el sol no las da." Émile de Girardin.
— * —
La mujer es lo contrario del Dandy. Tiene, pues, que producir horror.
La mujer tiene hambre y quiere comer; sed y quiere beber. Está en celo y quiere que se la...
¡Lindo mérito!
La mujer es natural; es decir, abominable.
Por eso es siempre vulgar; es decir, lo contrario del Dandy.
Con respecto a la Legión de Honor.- El que solicita la Cruz parece que dijese: "Si no me condecoran por haber cumplido con mi deber, no volveré a hacerlo". Si un hombre es alguien de mérito, ¿para qué condecorarlo? Si no lo es, puede ser condecorado, ya que así obtendrá cierto brillo.
Consentir en ser condecorado (3) es reconocerle al Estado o al Príncipe el derecho a juzgarnos, de ennoblecernos, etc.
Por otra parte, si no fuese el orgullo, la humildad cristiana prohibe la Cruz.
Cálculo en favor de Dios: Nada existe sin un objetivo. Mi existencia, entonces, tiene un objetivo.
¿Qué objetivo? Lo ignoro.
No fui yo, pues, el que lo estableció. Fue alguien, pues, más sabio que yo.
Es necesario, entonces, rogarle a ese alguien que me ilumine. Es la decisión más sabia.
El Dandy debe aspirar a ser sublime, sin interrupción. Debe vivir y dormir delante de un espejo.
— * —
Análisis de las contra-religiones: ejemplo, la prostitución sagrada.
¿Qué cosa es la prostitución sagrada?
Excitación nerviosa.
El misticismo del paganismo. El misticismo, lazo de unión entre el paganismo y el cristianismo.
El paganismo y el cristianismo se prueban recíprocamente.
La Revolución y el culto de la Razón prueban la idea del sacrificio.
En la superstición se encuentran todas las verdades.
— * —
En todo cambio hay algo, al mismo tiempo, infame y agradable; algo que se parece a la infidelidad y a una mudanza. Esto es suficiente para explicar la Revolución Francesa.
— * —
Mi ebriedad en 1848.
¿Cual fue la naturaleza de esa ebriedad? Gusto de la venganza. Placer natural de la demolición. Ebriedad literaria; recuerdos de libros leídos.
El 15 de mayo. Siempre el gusto de la destrucción. Gusto legítimo, si todo lo que es natural es legítimo.
Los horrores de junio. Locura del pueblo y locura de la burguesía. Amor natural del crimen.
Mi furia ante el golpe de Estado. ¡Cuántos tiros me dispararon! ¡Otra vez un Bonaparte! ¡Qué vergüenza!
Y sin embargo todo volvió a la tranquilidad. El Presidente, ¿no tiene un derecho que invocar?
Lo que es el Emperador Napoleón III. Lo que vale. Encontrar la explicación de su naturaleza; y de su providencialidad.
— * —
Ser un hombre útil me ha parecido, siempre, algo muy odioso.
1848 sólo fue divertido porque todo el mundo hacía utopías como si se tratara de hacer castillos en el aire.
1848 sólo fue encantador por el exceso de ridículo.
Robespierre sólo es estimable por haber hecho algunas bellas frases.
— * —
La Revolución, por medio del sacrificio, confirma la Superstición.
— * —
Política.- No tengo convicciones, como lo entienden las personas de mi época, porque no tengo ambición.
En mí no existe base para una convicción.
Hay cierta cobardía o, más bien, cierta blandura en la gente simple.
Sólo los bandidos están convencidos, — ¿de qué? — De que tienen que tener éxito. Por eso es que tienen éxito.
¿Por qué tendría yo éxito, puesto que ni siquiera tengo ganas de intentarlo?
Se pueden fundar imperios gloriosos sobre el crimen, y religiones nobles sobre la impostura.
Sin embargo tengo algunas convicciones, en un sentido más elevado y que las personas de mi tiempo no pueden comprender.
— * —
Sentimiento de soledad, desde mi infancia. Sobre todo en medio de mis compañeros, a pesar de la familia — presentimiento de un destino eternamente solitario.
Gusto intenso, sin embargo, de la vida y del placer.
— * —
Casi toda nuestra vida es empleada en satisfacer curiosidades estúpidas. Existen cosas, por otra parte, que tendrían que excitar, en grado sumo, la curiosidad de los hombres y que, a juzgar por su vida cotidiana, no les inspiran ninguna.
¿Adónde están nuestros amigos muertos?
¿Para qué estamos aquí?
¿Venimos de alguna parte?
¿Qué cosa es la libertad?
¿Puede ponérsela de acuerdo con la ley de la Providencia?
El número de almas, ¿es finito o infinito?
¿Y el número de tierras habitables?
Etc., etc.
— * —
Las naciones sólo poseen grandes hombres a su pesar. El gran hombre es, pues, el vencedor de toda su nación.
Las religiones modernas(4), ridículas :
Molière,(5)
Béranger,(6)
Garibaldi.(7)
— * —
La creencia en el progreso es una doctrina de perezosos, una doctrina de belgas.(8)
Es el individuo que, para hacer su tarea, cuenta con sus vecinos.
El progreso (el auténtico, es decir el moral) sólo existe en el individuo y por el individuo.
Pero el mundo está lleno de gente que no puede pensar sino en común, en bandas. Ejemplo, las Sociedades Belgas.
También existen los que no pueden divertirse sino en grupo. El héroe auténtico se divierte solo.
— * —
Eterna superioridad del dandy.
¿Qué cosa es el dandy?
— * —
Mis opiniones sobre el teatro. Lo que simpre me ha parecido más bello en un teatro — en mi infancia y, aún ahora — es la araña, un hermoso objeto cristalino, complicado, circular y simétrico.
— * —
No niego del todo, sin embargo, el valor de la literatura dramática. Simplemente, querría que los actores se montasen sobre altos coturnos, llevasen máscaras más expresivas que el rostro humano, y hablasen por medio de altavoces y, para terminar, que los roles de mujeres fuesen interpretados por hombres.
— * —
Después de todo, la araña me ha parecido ser siempre el actor principal, se la observe con una u otra punta de los gemelos.
— * —
Es necesario trabajar, si no es por gusto al menos por desesperación, ya que, cuando todo ha sido verificado, trabajar es menos aburrido que divertirse.
— * —
Existen en todo hombre, en todo momento, dos postulaciones simultáneas, una hacia Dios, la otra hacia Satán.
MON COEUR MIS À NU
Journal intime (extraits)
De la vaporisation et de la centralisation du Moi. Tout est là. D'une certaine jouissance sensuelle dans la société des extravagants.
(Je pense commencer Mon coeur mis à nu n'importe où, n'importe comment, et le continuer au jour le jour, suivant l'inspiration du jour et de la circonstance, pourvu que l'inspiration soit vive).
— * —
Le premier venu, pourvu qu'il sache amuser, a le droit de parler de lui-même.
— * —
Je comprends qu'on déserte une cause pour savoir ce qu'on éprouvera à en servir une autre.
Il serait peut-être doux d'être alternativement victime et bourreau.
— * —
Sottises de Girardin :
«Notre habitude est de prendre le taureau par les cornes. Prenons donc le discours par la fin». (7 novembre 1863).
Donc, Girardin croit que les cornes des taureaux sont plantées sur leur derrière. Il confond les cornes avec la queue.
«Qu'avant d'imiter les Ptolémées du journalisme français, les journalistes belges se donnent la peine de réfléchir sur la question que j'étudie depuis trente ans sous toutes ses faces, ainsi que le prouvera le volume qui paraîtra prochainement, sous ce titre : Questions de presse ; qu'ils ne se hâtent pas de traiter de souverainement ridicule (1) une opinion qui est aussi vraie qu'il est vrai que la terre tourne et que le soleil ne tourne pas». Émile de Girardin.
— * —
«Notre habitude est de prendre le taureau par les cornes. Prenons donc le discours par la fin». (7 novembre 1863).
Donc, Girardin croit que les cornes des taureaux sont plantées sur leur derrière. Il confond les cornes avec la queue.
«Qu'avant d'imiter les Ptolémées du journalisme français, les journalistes belges se donnent la peine de réfléchir sur la question que j'étudie depuis trente ans sous toutes ses faces, ainsi que le prouvera le volume qui paraîtra prochainement, sous ce titre : Questions de presse ; qu'ils ne se hâtent pas de traiter de souverainement ridicule (1) une opinion qui est aussi vraie qu'il est vrai que la terre tourne et que le soleil ne tourne pas». Émile de Girardin.
— * —
La femme est le contraire du Dandy. Donc elle doit faire horreur.
La femme a faim, et elle veut manger ; soif, et elle veut boire.
Elle est en rut, et elle veut être f...
Le beau mérite !
La femme est naturelle, c'est-à-dire abominable.
Aussi est-elle toujours vulgaire, c'est-à-dire le contraire du Dandy.
Relativement à la Légion d'Honneur. - Celui qui demande la croix a l'air de dire : Si l'on ne me décore pas pour avoir fait mon devoir, je ne recommencerai plus. Si un homme a du mérite, à quoi bon le décorer ? S'il n'en a pas, on peut le décorer, parce que cela lui donnera un lustre.
Consentir à être décoré, c'est reconnaître à l'État ou au prince le droit de vous juger, de vous illustrer, et caetera.
D'ailleurs, si ce n'est l'orgueil, l'humilité chrétienne défend la croix.
Calcul en faveur de Dieu. - Rien n'existe sans but.
Donc mon existence a un but.
Quel but ? Je l'ignore.
Ce n'est donc pas moi qui l'ai marqué. C'est donc quelqu'un plus savant que moi.
Il faut donc prier ce quelqu'un de m'éclairer. C'est le parti le plus sage.
Le Dandy doit aspirer à être sublime, sans interruption. Il doit vivre et dormir devant un miroir.
— * —
Analyse des contre-religions : exemple la prostitution sacrée.
Qu'est-ce que la prostitution sacrée ?
Excitation nerveuse.
Mysticité du paganisme. Le mysticisme, trait d'union entre le paganisme et le christianisme.
Le paganisme et le christianisme se prouvent réciproquement.
La Révolution et le culte de la Raison prouvent l'idée du sacrifice.
La superstition est le réservoir de toutes les vérités.
— * —
Il y a dans tout changement quelque chose d'infâme et d'agréable à la fois, quelque chose qui tient de l'infidélité et du déménagement. Cela suffit à expliquer la Révolution française.
— * —
Mon ivresse en 1848.
De quelle nature était cette ivresse ? Goût de la vengeance. Plaisir naturel de la démolition. Ivresse littéraire ; souvenir des lectures.
Le 15 mai. Toujours le goût de la destruction. Goût légitime, si tout ce qui est naturel est légitime.
Les horreurs de Juin. Folie du peuple et folie de la bourgeoisie. Amour naturel du crime.
Ma fureur au coup d'État. Combien j'ai essuyé de coups de fusil ! Encore un Bonaparte ! Quelle honte !
Et cependant tout s'est pacifié. Le Président n'a-t-il pas un droit à invoquer ?
Ce qu'est l'Empereur Napoléon III. Ce qu'il vaut. Trouver l'explication de sa nature, et sa providentialité.
— * —
Être un homme utile m'a paru toujours quelque chose de bien hideux.
1848 ne fut amusant que parce que chacun y faisait des utopies comme des châteaux en Espagne.
1848 ne fut charmant que par l'excès même du ridicule.
Robespierre n'est estimable que parce qu'il a fait quelques belles phrases.
— * —
La Révolution, par le sacrifice, confirme la Superstition.
— * —
Politique. - Je n'ai pas de convictions, comme l'entendent les gens de mon siècle, parce que je n'ai pas d'ambition.
Il n'y a pas en moi de base pour une conviction.
Il y a une certaine lâcheté, ou plutôt une certaine mollesse chez les honnêtes gens.
Les brigands seuls sont convaincus, - de quoi ? - Qu'il leur faut réussir. Aussi, ils réussissent.
Pourquoi réussirais-je, puisque je n'ai même pas envie d'essayer ?
On peut fonder des empires glorieux sur le crime, et de nobles religions sur l'imposture.
Cependant j'ai quelques convictions, dans un sens plus élevé, et qui ne peut pas être compris par les gens de mon temps.
— * —
Sentiment de solitude, dès mon enfance. Malgré la famille, et au milieu des camarades, surtout, - sentiment de destinée éternellement solitaire.
Cependant, goût très vif de la vie et du plaisir.
— * —
Presque toute notre vie est employée à des curiosités niaises. En revanche, il y a des choses qui devraient exciter la curiosité des hommes au plus haut degré, et qui, à en juger par leur train de vie ordinaire, ne leur en inspirent aucune.
Où sont nos amis morts ?
Pourquoi sommes-nous ici ?
Venons-nous de quelque part ?
Qu'est-ce que la liberté ?
Peut-elle s'accorder avec la loi providentielle ?
Le nombre des âmes est-il fini ou infini ?
Et le nombre des terres habitables ?
Etc., etc.
— * —
Les nations n'ont de grands hommes que malgré elles. Donc, le grand homme est vainqueur de toute sa nation.
Les religions modernes ridicules :
Molière,
Béranger,
Garibaldi.
— * —
La croyance au progrès est une doctrine de paresseux, une doctrine de Belges.
C'est l'individu qui compte sur ses voisins pour faire sa besogne.
Il ne peut y avoir de progrès (vrai, c'est-à-dire moral) que dans l'individu et par l'individu lui-même.
Mais le monde est fait de gens qui ne peuvent penser qu'en commun, en bandes. Ainsi les Sociétés belges.
Il y a aussi des gens qui ne peuvent s'amuser qu'en troupe. Le vrai héros s'amuse tout seul.
— * —
Éternelle supériorité du dandy.
Qu'est-ce que le Dandy ?
— * —
Mes opinions sur le théâtre. Ce que j'ai toujours trouvé de plus beau dans un théâtre, dans mon enfance, et encore maintenant c'est le lustre, - un bel objet lumineux, cristallin, compliqué, circulaire et symétrique.
— * —
Cependant, je ne nie pas absolument la valeur de la littérature dramatique. Seulement, je voudrais que les comédiens fussent montés sur des patins très hauts, portassent des masques plus expressifs que le visage humain, et parlassent à travers des porte-voix ; enfin que les rôles de femmes fussent joués par des hommes.
— * —
Après tout, le lustre m'a toujours paru l'acteur principal, vu à travers le gros bout ou le petit bout de la lorgnette.
— * —
Il faut travailler, sinon par goût, au moins par désespoir, puisque, tout bien vérifié, travailler est moins ennuyeux que s'amuser.
— * —
Il y a dans tout homme, à toute heure, deux postulations simultanées, l'une vers Dieu, l'autre vers Satan.
MI CORAZÓN AL DESNUDO
Diarios íntimos (1)
(fragmento)
(fragmento)
De la vaporización y de la centralización del Yo. En eso consiste todo. De cierto disfrute sensual en la compañía de los extravagantes.
(Pienso comenzar Mi corazón al desnudo en cualquier lugar, de cualquier manera, y continuarlo día tras día, siguiendo la inspiración del día y de la circunstancia, siempre y cuando la inspiración sea intensa).
— * —
Cualquiera, siempre y cuando sepa divertir, tiene derecho a hablar de sí mismo.
— * —
Comprendo que se abandone una causa para saber lo que se experimenta al servir otra.
Sería, quizás, algo dulce el ser, alternativamente, víctima y verdugo.
— * —
Estupideces de Girardin:(2)
"Nuestra costumbre es tomar el toro por las astas. Tomemos, pues, el discurso por el final." (7 de noviembre de 1863)
Girardin cree, pues, que los toros tienen las astas en el trasero. Confunde las astas con la cola.
"Que antes de imitar a los Tolomeos del periodismo francés, los periodistas belgas se den la pena de reflexionar en la cuestión que yo estudio en todos sus aspectos desde hace treinta años, así como habrá de probarlo el volumen que aparecerá próximamente con el título: Cuestiones de prensa; que no se apresuren a calificar de ridícula una opinión que es tan ridícula como lo es que la tierra da vueltas y que el sol no las da." Émile de Girardin.
— * —
La mujer es lo contrario del Dandy. Tiene, pues, que producir horror.
La mujer tiene hambre y quiere comer; sed y quiere beber. Está en celo y quiere que se la...
¡Lindo mérito!
La mujer es natural; es decir, abominable.
Por eso es siempre vulgar; es decir, lo contrario del Dandy.
Con respecto a la Legión de Honor.- El que solicita la Cruz parece que dijese: "Si no me condecoran por haber cumplido con mi deber, no volveré a hacerlo". Si un hombre es alguien de mérito, ¿para qué condecorarlo? Si no lo es, puede ser condecorado, ya que así obtendrá cierto brillo.
Consentir en ser condecorado (3) es reconocerle al Estado o al Príncipe el derecho a juzgarnos, de ennoblecernos, etc.
Por otra parte, si no fuese el orgullo, la humildad cristiana prohibe la Cruz.
Cálculo en favor de Dios: Nada existe sin un objetivo. Mi existencia, entonces, tiene un objetivo.
¿Qué objetivo? Lo ignoro.
No fui yo, pues, el que lo estableció. Fue alguien, pues, más sabio que yo.
Es necesario, entonces, rogarle a ese alguien que me ilumine. Es la decisión más sabia.
El Dandy debe aspirar a ser sublime, sin interrupción. Debe vivir y dormir delante de un espejo.
— * —
Análisis de las contra-religiones: ejemplo, la prostitución sagrada.
¿Qué cosa es la prostitución sagrada?
Excitación nerviosa.
El misticismo del paganismo. El misticismo, lazo de unión entre el paganismo y el cristianismo.
El paganismo y el cristianismo se prueban recíprocamente.
La Revolución y el culto de la Razón prueban la idea del sacrificio.
En la superstición se encuentran todas las verdades.
— * —
En todo cambio hay algo, al mismo tiempo, infame y agradable; algo que se parece a la infidelidad y a una mudanza. Esto es suficiente para explicar la Revolución Francesa.
— * —
Mi ebriedad en 1848.
¿Cual fue la naturaleza de esa ebriedad? Gusto de la venganza. Placer natural de la demolición. Ebriedad literaria; recuerdos de libros leídos.
El 15 de mayo. Siempre el gusto de la destrucción. Gusto legítimo, si todo lo que es natural es legítimo.
Los horrores de junio. Locura del pueblo y locura de la burguesía. Amor natural del crimen.
Mi furia ante el golpe de Estado. ¡Cuántos tiros me dispararon! ¡Otra vez un Bonaparte! ¡Qué vergüenza!
Y sin embargo todo volvió a la tranquilidad. El Presidente, ¿no tiene un derecho que invocar?
Lo que es el Emperador Napoleón III. Lo que vale. Encontrar la explicación de su naturaleza; y de su providencialidad.
— * —
Ser un hombre útil me ha parecido, siempre, algo muy odioso.
1848 sólo fue divertido porque todo el mundo hacía utopías como si se tratara de hacer castillos en el aire.
1848 sólo fue encantador por el exceso de ridículo.
Robespierre sólo es estimable por haber hecho algunas bellas frases.
— * —
La Revolución, por medio del sacrificio, confirma la Superstición.
— * —
Política.- No tengo convicciones, como lo entienden las personas de mi época, porque no tengo ambición.
En mí no existe base para una convicción.
Hay cierta cobardía o, más bien, cierta blandura en la gente simple.
Sólo los bandidos están convencidos, — ¿de qué? — De que tienen que tener éxito. Por eso es que tienen éxito.
¿Por qué tendría yo éxito, puesto que ni siquiera tengo ganas de intentarlo?
Se pueden fundar imperios gloriosos sobre el crimen, y religiones nobles sobre la impostura.
Sin embargo tengo algunas convicciones, en un sentido más elevado y que las personas de mi tiempo no pueden comprender.
— * —
Sentimiento de soledad, desde mi infancia. Sobre todo en medio de mis compañeros, a pesar de la familia — presentimiento de un destino eternamente solitario.
Gusto intenso, sin embargo, de la vida y del placer.
— * —
Casi toda nuestra vida es empleada en satisfacer curiosidades estúpidas. Existen cosas, por otra parte, que tendrían que excitar, en grado sumo, la curiosidad de los hombres y que, a juzgar por su vida cotidiana, no les inspiran ninguna.
¿Adónde están nuestros amigos muertos?
¿Para qué estamos aquí?
¿Venimos de alguna parte?
¿Qué cosa es la libertad?
¿Puede ponérsela de acuerdo con la ley de la Providencia?
El número de almas, ¿es finito o infinito?
¿Y el número de tierras habitables?
Etc., etc.
— * —
Las naciones sólo poseen grandes hombres a su pesar. El gran hombre es, pues, el vencedor de toda su nación.
Las religiones modernas(4), ridículas :
Molière,(5)
Béranger,(6)
Garibaldi.(7)
— * —
La creencia en el progreso es una doctrina de perezosos, una doctrina de belgas.(8)
Es el individuo que, para hacer su tarea, cuenta con sus vecinos.
El progreso (el auténtico, es decir el moral) sólo existe en el individuo y por el individuo.
Pero el mundo está lleno de gente que no puede pensar sino en común, en bandas. Ejemplo, las Sociedades Belgas.
También existen los que no pueden divertirse sino en grupo. El héroe auténtico se divierte solo.
— * —
Eterna superioridad del dandy.
¿Qué cosa es el dandy?
— * —
Mis opiniones sobre el teatro. Lo que simpre me ha parecido más bello en un teatro — en mi infancia y, aún ahora — es la araña, un hermoso objeto cristalino, complicado, circular y simétrico.
— * —
No niego del todo, sin embargo, el valor de la literatura dramática. Simplemente, querría que los actores se montasen sobre altos coturnos, llevasen máscaras más expresivas que el rostro humano, y hablasen por medio de altavoces y, para terminar, que los roles de mujeres fuesen interpretados por hombres.
— * —
Después de todo, la araña me ha parecido ser siempre el actor principal, se la observe con una u otra punta de los gemelos.
— * —
Es necesario trabajar, si no es por gusto al menos por desesperación, ya que, cuando todo ha sido verificado, trabajar es menos aburrido que divertirse.
— * —
Existen en todo hombre, en todo momento, dos postulaciones simultáneas, una hacia Dios, la otra hacia Satán.
Traducción y notas de Miguel Ángel Frontán.
NOTAS:
(1) El señor Claude Pichois, editor de las Obras completas de Baudelaire en "La Pléiade", señala que, para este título: "Mi corazón al desnudo", Baudelaire se inspiró, evidentemente, de un pasage de "Marginalia" de su admirado Poe: "Si algún hombre ambicioso concibe la fantasía de producir una revolución en la esfera del pensamiento humano, ésta será su ocasión. El camino que lleva a la gloria inmortal se abre delante suyo sin obstáculo alguno. En efecto, sólo le es necesario escribir y publicar un pequeño libro. El título será simple — unas pocas palabras explícitas — Mi corazón al desnudo ('My heart laid bare')".
(2) Emile de Girardin (1806-1881), periodista y político francés. En 1836, fundó "La Presse", primer diario en solventarse con la ayuda de la publicidad y de la publicación regular de folletines. Expulsado de Francia, luego del golpe de Estado de Louis-Napoléon Bonaparte, regresó en 1866 y compró el diario "La liberté" que se transformó en la tribuna de la opinión liberal. En 1872, apoyó a Adolphe Thiers, para unirse, finalmente, con los republicanos. Emile de Girardin, es considerado, generalmente, como el creador de la prensa moderna. El artículo que es aquí objeto de la burla de Baudelaire apareció en "La Presse" el 8 de noviembre de 1863; y llevaba por título: "La paz del mundo".
(3) Baudelaire, en 1858 — al año siguiente del proceso de "Les fleurs du mal" — había tratado de obtener la "Legión de Honor". En vano.
(4) El crítico Sainte-Beuve — cuyos Poemas de Joseph Delorme, libro de juventud, son considerados como predecesores de "Las flores del mal" — rechazaba, como Baudelaire (aunque, quizás, por razones distintas), el culto rendido a ciertas grandes figuras de la literatura de Francia ; culto que Sainte-Beuve calificaba de verdaderas "religiones francesas". Las "religiones" que Baudelaire ataca aquí son las que tienen por objeto las figuras emblemáticas de la opinión liberal y anticlerical ; en suma, lo que Baudelaire detesta es la opinión "progresista" de su tiempo. .
(5)Sería ridículo presentar a Molière.
(6)Es difícil imaginarnos hoy la gloria que conoció, durante su vida, Pierre Jean de Béranger. Poeta popular francés (1780-1857), sus canciones gozaron de una inmensa celebridad. Propagador de la leyenda napoleónica y de un deísmo humanista a la Voltaire, se ganó el respeto y la admiración de grandes escritores como Chateaubriand o Lamartine, y aún de Goethe.
(7) Giuseppe Garibaldi (1807-1882), patriota republicano nacido en Niza que , en su juventud, luchó por la libertad del Uruguay ; y que fue uno de los principales artífices de la unidad política italiana. En 1862, poco antes del comienzo de la redacción de "Mon coeur mis à nu", Garibaldi había tratado, sin éxito, de apoderarse de la Roma pontifical, defendida por entonces por el ejército de Napoléon III, aliado del Papa.
(8)El rechazo de Baudelaire por Bélgica y los belgas, es proverbial. Dos panfletos dan convincente y violento testimonio de aquel odio: "Amoenitates Belgicae" y "Pauvre Belgique!".
NOTAS:
(1) El señor Claude Pichois, editor de las Obras completas de Baudelaire en "La Pléiade", señala que, para este título: "Mi corazón al desnudo", Baudelaire se inspiró, evidentemente, de un pasage de "Marginalia" de su admirado Poe: "Si algún hombre ambicioso concibe la fantasía de producir una revolución en la esfera del pensamiento humano, ésta será su ocasión. El camino que lleva a la gloria inmortal se abre delante suyo sin obstáculo alguno. En efecto, sólo le es necesario escribir y publicar un pequeño libro. El título será simple — unas pocas palabras explícitas — Mi corazón al desnudo ('My heart laid bare')".
(2) Emile de Girardin (1806-1881), periodista y político francés. En 1836, fundó "La Presse", primer diario en solventarse con la ayuda de la publicidad y de la publicación regular de folletines. Expulsado de Francia, luego del golpe de Estado de Louis-Napoléon Bonaparte, regresó en 1866 y compró el diario "La liberté" que se transformó en la tribuna de la opinión liberal. En 1872, apoyó a Adolphe Thiers, para unirse, finalmente, con los republicanos. Emile de Girardin, es considerado, generalmente, como el creador de la prensa moderna. El artículo que es aquí objeto de la burla de Baudelaire apareció en "La Presse" el 8 de noviembre de 1863; y llevaba por título: "La paz del mundo".
(3) Baudelaire, en 1858 — al año siguiente del proceso de "Les fleurs du mal" — había tratado de obtener la "Legión de Honor". En vano.
(4) El crítico Sainte-Beuve — cuyos Poemas de Joseph Delorme, libro de juventud, son considerados como predecesores de "Las flores del mal" — rechazaba, como Baudelaire (aunque, quizás, por razones distintas), el culto rendido a ciertas grandes figuras de la literatura de Francia ; culto que Sainte-Beuve calificaba de verdaderas "religiones francesas". Las "religiones" que Baudelaire ataca aquí son las que tienen por objeto las figuras emblemáticas de la opinión liberal y anticlerical ; en suma, lo que Baudelaire detesta es la opinión "progresista" de su tiempo. .
(5)Sería ridículo presentar a Molière.
(6)Es difícil imaginarnos hoy la gloria que conoció, durante su vida, Pierre Jean de Béranger. Poeta popular francés (1780-1857), sus canciones gozaron de una inmensa celebridad. Propagador de la leyenda napoleónica y de un deísmo humanista a la Voltaire, se ganó el respeto y la admiración de grandes escritores como Chateaubriand o Lamartine, y aún de Goethe.
(7) Giuseppe Garibaldi (1807-1882), patriota republicano nacido en Niza que , en su juventud, luchó por la libertad del Uruguay ; y que fue uno de los principales artífices de la unidad política italiana. En 1862, poco antes del comienzo de la redacción de "Mon coeur mis à nu", Garibaldi había tratado, sin éxito, de apoderarse de la Roma pontifical, defendida por entonces por el ejército de Napoléon III, aliado del Papa.
(8)El rechazo de Baudelaire por Bélgica y los belgas, es proverbial. Dos panfletos dan convincente y violento testimonio de aquel odio: "Amoenitates Belgicae" y "Pauvre Belgique!".