jueves, 14 de noviembre de 2013

Catherine Pozzi: Mi Dios Espíritu


Mon Dieu Esprit

Pardonnez-moi d'avoir aimé un homme comme j'aurais voulu vous aimer, comme je vous ai, par brèves lumières, aimé quand vous étiez vers moi.
Pardonnez-moi de m'être aimé avec toutes mes forces dans l'ardeur et l'aberration.

Pardonnez-moi mon orgueil et mon inaltérable égoïsme..
Pardonnez-moi d'avoir cherché ma joie.
Pardonnez-moi d'avoir compris en vain, puisque cela n'a pas servi aux autres.
Pardonnez-moi d'avoir été fière des soleils de sagesse que vous me laissiez voir, et dont je n'ai pas distrait un rayon pour ceux qui sont dans la peine.
Pardonnez-moi d'avoir été envoyée dans le monde par vous pour refléter le monde plus clair, et d'avoir perdu ma vie sur les chemins à cueillir des petites fleurs d'érudition vaniteuse.
Pardonnez-moi la stérile volupté de mes sens, et ce plaisir des yeux pour l'harmonie, dont je n'ai pas traduit l'enseignement en rythmes ni en pensées.
Pardonnez-moi d'avoir été riche en vain de la beauté du monde.
L'esprit et la matière sont une seule chose, je ne l'ai pas enseigné.
J'étais faite pour chercher avec les microscopes du savoir la racine subtile de l'esprit, mais je croyais toujours avoir le temps.
J'étais faite pour retrover peut-être dans un symbole de vertigineuse biologie, la justification de l'étrange dogme catholique, et j'ai couru ailleurs.

Pardonnez-moi, pardonnez-moi
Je rentre dans le silence les mains vides, et ces écritures qui demeurent seules sont encore une vanité.
Donnez-moi de travailler ailleurs à ce qui peut aider votre règne et sa paix active et son harmonie transcendante.
Ne me rejetez pas comme le mauvais ouvrier. Je veux renoncer au bonheur bête et personnel qui n'augmente pas l'univers; je veux aider, aider, aider, ces innombrables moi-mêmes de chair et de souffrance qui montent dans l'illusion d'espace, au long du temp si lourd, les degrés de votre échelle d'or.
Donnez-moi d'aider, je vous le crie de mon être entier ramassé dans une sincérité qui vient de vous. Et soyez sur mon agonie

Amen.





Dios mío Espíritu

Perdóname por haber amado a un hombre como tendría que haberte amado a ti, como te amé, con breves iluminaciones, cuando estabas junto a mí.
Perdóname por haberme amado con todas mis fuerzas en el ardor y en la aberración.
Perdóname por haber buscado mi dicha.
Perdóname por haber comprendido en vano ya que a los demás no les aprovechó en nada.
Perdóname por haber estado orgullosa de los soles de sapiencia que me dejabas ver y de los cuales no desvié ni siquiera un rayo para aquellos que sufren.
Perdóname porque tú me habías enviado para que reflejase más claramente el mundo, y porque perdí mi vida en los caminos cortando las florecillas de la vanidosa erudición.
Perdóname por la estéril voluptuosidad de los sentidos, y por ese placer de la vista que produce la armonía cuya enseñanza no traduje en pensamiento ni en ritmo.
Perdóname por haber sido rica en vano de la belleza del mundo.
El espíritu y la materia son una misma cosa y yo no lo enseñé.
Estaba hecha para buscar con los microscopios del saber la raíz sutil del espíritu pero creía que siempre dispondría de tiempo.
Estaba hecha para encontrar quizás en un símbolo de vertiginosa biología la justificación del extraño dogma católico y me dejé arrastrar a otra parte.

Perdóname, perdóname.
Vuelvo al silencio con las manos vacías, y estos escritos que se quedan solos son también vanidad.
Concédeme el trabajar en otra parte en lo que pueda ser útil a tu reino y a su paz activa y a su armonía trascendente.
No me rechaces como al obrero incapaz. Quiero renunciar a la felicidad estólida y personal que no hace crecer el universo; quiero ayudar, ayudar, ayudar, a esos innúmeros yo mismos de carne y sufrimiento que suben con la ilusión del espacio, a lo largo del tiempo tan pesado, los escalones de tu escalera de oro.
Concédeme el ayudar, te lo pido con el grito de mi ser entero que embarga la sinceridad que proviene de ti. E inclínate sobre mi agonía.

Amén.


Traducción de Miguel Ángel Frontán