lunes, 7 de marzo de 2016

Stéphane Mallarmé y Alfonso Reyes: Otro abanico de Mademoiselle Mallarmé


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AUTRE ÉVENTAIL DE MADEMOISELLE MALLARMÉ

 Ô rêveuse, pour que je plonge
Au pur délice sans chemin,
Sache, par un subtil mensonge,
Garder mon aile dans ta main.

Une fraîcheur de crépuscule
Te vient à chaque battement
Dont le coup prisonnier recule
L'horizon délicatement.

Vertige !  voici que frissonne
L'espace comme un grand baiser
Qui, fou de naître pour personne,
Ne peut jaillir ni s'apaiser.

Sens-tu le paradis farouche
Ainsi qu'un rire enseveli
Se couler du coin de ta bouche
Au fond de l'unanime pli !

Le sceptre des rivages roses
Stagnants sur les soirs d'or, ce l'est,
Ce blanc vol fermé que tu poses
Contre le feu d'un bracelet.



OTRO ABANICO DE  MADEMOISELLE MALLARMÉ

Oh soñadora: para que yo me sumerja
en la pura delicia sin camino,
sabe, por una sutil mentira,
guardar mi ala en tu mano.

Una frescura de crepúsculo
te llega a cada compás,
cuyo golpe prisionero hace retroceder
el horizonte delicadamente.

¡Vértigo! He aquí que se estremece
el espacio como un gran beso
que, loco de nacer para nadie
ni estalla al fin ni se apacigua.

¿Sientes el paraíso feroz,
lo mismo que una risa enterrada,
fluir del ángulo de tu boca
al fondo el pliegue unánime?

El cetro de las riberas rosas
estancado sobre las tardes de oro, éste lo es,
este blanco vuelo cerrado que tú dejas posarse
contra el fuego de un brazalete.
Traducción de ALFONSO REYES.
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viernes, 4 de marzo de 2016

Stéphane Mallarmé y Ulalume González de León: Don del poema


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DON DU POÈME

Je t’apporte l’enfant d’une nuit d’Idumée !
Noire, à l’aile saignante et pâle, déplumée,
Par le verre brûlé d’aromates et d’or,
Par les carreaux glacés, hélas ! mornes encor
L’aurore se jeta sur la lampe angélique,
Palmes ! et quand elle a montré cette relique
A ce père essayant un sourire ennemi,
La solitude bleue et stérile a frémi.
Ô la berceuse avec ta fille et l’innocence
De vos pieds froids, accueille une horrible naissance
Et, ta voix rappelant viole et clavecin,
Avec le doigt fané presseras-tu le sein
Par qui coule en blancheur sybilline la femme
Pour des lèvres que l’air du vierge azur affame ?



DON DEL POEMA

Te traigo aquí a la hija de una noche idumea!
Negra, de ala sangrienta y pálida e implume,
por el vidrio que incendian los aromas y el oro,
por heladas ventanas opacas todavía,
la aurora se arrojó sobre el candil angélico,
¡palmas! y cuando ya mostraba esa reliquia
al padre que enemiga sonrisa aventuraba,
la estéril soledad azul se estremecía.
¡Oh arrulladora, con tu niña y la inocencia
de tus helados pies el nacimiento horrible
acoge, y con tu voz que viola y clave evoca!
¿Oprimirán tus dedos marchitos ese pecho
del que mana en blancura sibilina la hembra
hacia labios que el aire del azul virgen tienta?
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martes, 1 de marzo de 2016

Stéphane Mallarmé: Autobiografía. Carta a Verlaine 1



Paris, lundi le 16 novembre 1885.



Mon cher Verlaine,


Je suis en retard avec vous, parce que j’ai recherché ce que j’avais prêté, un peu de côté et d’autre, au diable, de l’œuvre inédite de Villiers. Ci-joint le presque rien que je possède.

Mais des renseignements précis sur ce cher et vieux fugace, je n’en ai pas : son adresse même, je l’ignore ; nos deux mains se retrouvent l’une dans l’autre, comme desserrées de la veille, au détour d’une rue, tous les ans, parce qu’il existe un Dieu. À part cela, il serait exact aux rendez-vous et, le jour où, pour les Hommes d’Aujourd’hui, aussi bien que pour les Poètes Maudits, vous voudrez, allant mieux, le rencontrer chez Vanier, avec qui il va être en affaires pour la publication d’Axël, nul doute, je le connais, aucun doute, qu’il ne soit là à l’heure dite. Littérairement, personne de plus ponctuel que lui : c’est donc à Vanier à obtenir d’abord son adresse, de M. Darzens qui l’a jusqu’ici représenté près de cet éditeur gracieux.

Si rien de tout cela n’aboutissait, un jour, un mercredi notamment, j’irais vous trouver à la tombée de la nuit ; et, en causant, il nous viendrait à l’un comme à l’autre, des détails biographiques qui m’échappent aujourd’hui ; pas l’état civil, par exemple, dates, etc., que seul connaît l’homme en cause.

Je passe à moi.

Oui, né à Paris, le 18 mars 1842, dans la rue appelée aujourd’hui passage Laferrière. Mes familles paternelle et maternelle présentaient, depuis la Révolution, une suite ininterrompue de fonctionnaires dans l’Administration de l’Enregistrement ; et bien qu’ils y eussent occupé presque toujours de hauts emplois, j’ai esquivé cette carrière à laquelle on me destina dès les langes. Je retrouve trace du goût de tenir une plume, pour autre chose qu’enregistrer des actes, chez plusieurs de mes ascendants : l’un, avant la création de l’Enregistrement sans doute, fut syndic des Libraires sous Louis XVI, et son nom m’est apparu au bas du Privilège du roi placé en tête de l’édition originelle française du Vathek de Beckford que j’ai réimprimé. Un autre écrivait des vers badins dans les Almanachs des Muses et les Étrennes aux Dames. J’ai connu enfant, dans le vieil intérieur de bourgeoisie parisienne familial, M. Magnien, un arrière-petit-cousin, qui avait publié un volume romantique à toute crinière appelé Ange ou Démon, lequel reparaît quelquefois coté cher dans les catalogues de bouquinistes que je reçois.
[...]

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París, lunes 16 de noviembre de 1885.


Estimado Verlaine:


Estoy retrasado con usted, porque estuve buscando lo que había prestado, un poco por aquí y por allá, sin ton ni son, de la obra inédita de Villiers. Aquí adjunto lo casi nada que poseo.

Pero datos precisos sobre este querido y viejo fugaz, no tengo: ignoro hasta su dirección; nuestras dos manos vuelven a encontrarse la una en la otra, como si se hubieran soltado la víspera, a la vuelta de una esquina, todos los años, porque hay un Dios. Aparte de esto, él acudiría puntual a las citas y, el día en que, para los Hombres de Hoy, así como para los Poetas Malditos, usted quiera, cuando se sienta mejor, encontrarlo en casa de Vanier, con quien él estará tratando la publicación de Axël, no tengo dudas, lo conozco, ninguna duda, de que no esté allí a la hora convenida. Literariamente, nadie es más puntual que él: es a Vanier, pues, a quien corresponde, en primer lugar, obtener su dirección de Monsieur Darzens, quien hasta ahora lo ha representado  ante ese encantador editor.

Si nada de todo esto resulta, un día, especialmente un miércoles, iré a buscarlo a usted a la caída la noche; y, mientras conversamos, nos vendrán, tanto al uno como al otro, detalles biográficos que hoy se me escapan; no los datos personales, por ejemplo, fechas, etc., que sólo conoce el hombre en cuestión.

Paso a hablar de mí.

Sí, nací en París, el 18 de marzo de 1842, en la calle hoy llamada Passage Laferrière. Mis familias paterna y materna mostraban, desde la Revolución, una serie ininterrumpida de funcionarios en la Administración del Registro; y aunque casi siempre hubiesen ocupado altos puestos en ella, yo evité esa carrera a la que se me destinó desde que estaba en pañales. Hallo huellas del gusto de sostener una pluma, para algo que no sólo sea labrar actas, en varios de mis antepasados: uno, sin duda antes de la creación del Registro, fue síndico de los Libreros bajo el reinado de Luis XVI, y su nombre, como he visto, aparece al pie del Privilegio Real que encabeza la edición original francesa del Vathek de Beckford que reimprimí. Otro escribía versos humorísticos en los Almanaques de las Musas y los Obsequios para Damas. Yo conocí de niño, en el viejo interior de burguesía parisina familiar,  a Monsieur Magnien, un primo lejano que había publicado un volumen de un romanticismo desmelenado, llamado Ángel o Demonio, el que vuelve a aparecer de vez en cuando, bien  cotizado, en los catálogos de libros de viejo que recibo.
(continuará)
Traducción, para Literatura & Traducciones, de Carlos Cámara y Miguel Ángel Frontán. 
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